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David Cameron sommé de s'expliquer sur ses liens avec News Corp

De nombreuses voix se sont élevées dès jeudi en Grande-Bretagne, surtout celles de l'opposition, pour dénoncer le caractère évasif de certaines réponses qu'a fournies le Premier ministre David Cameron sur ses liens avec News Corp devant les députés de Wes

De nombreuses voix se sont élevées dès jeudi en Grande-Bretagne, surtout celles de l'opposition, pour dénoncer le caractère évasif de certaines réponses qu'a fournies le Premier ministre David Cameron sur ses liens avec News Corp devant les députés de Wes - -

par Keith Weir LONDRES (Reuters) - Au lendemain d'une audition jugée plutôt convaincante devant les parlementaires britanniques qui tentent de faire...

par Keith Weir

LONDRES (Reuters) - Au lendemain d'une audition jugée plutôt convaincante devant les parlementaires britanniques qui tentent de faire la lumière sur le scandale des écoutes téléphoniques, le Premier ministre David Cameron, s'est à nouveau retrouvé jeudi sous le feu des critiques.

Invité à s'expliquer mercredi lors d'une session extraordinaire à la Chambre des Communes, le locataire du 10, Downing Street semblait avoir rassuré son camp conservateur, et dans une certaine mesure, ses partenaires de coalition que sont les Libéraux-Démocrates.

Mais de nombreuses voix se sont élevées dès jeudi en Grande-Bretagne, surtout celles de l'opposition, pour dénoncer le caractère évasif de certaines réponses qu'a fournies David Cameron devant les députés de Westminster.

Les critiques se concentrent notamment sur la nature des liens qu'il a entretenus à une certaine époque avec des hauts responsables de l'entreprise New Corps, le groupe de Rupert Murdoch à l'origine du scandale, et ce dans le cadre de la tentative de rachat total du bouquet de chaînes satellitaires BSkyB.

Juste avant que n'éclate le scandale des écoutes et que News Corp ne retire son offre, estimée à près de dix milliards d'euros, le groupe Murdoch cherchait en effet à tout prix à obtenir l'approbation finale du gouvernement, nécessaire au déroulement de l'opération.

"DAVID CAMERON DOIT ÊTRE CLAIR"

Certes, David Cameron a reconnu mercredi avoir commis "une erreur de jugement catastrophique" en recrutant comme directeur de sa communication Andy Coulson, ancien rédacteur en chef de News of the World, l'ancien tabloïd dominical par qui le scandale a éclaté.

Mais selon ses détracteurs, le Premier ministre britannique a manqué une occasion de s'expliquer lorsqu'il s'est agi de clarifier ses relations avec les cadres de News Corp.

"A neuf reprises, au moins, David Cameron n'a pas répondu clairement aux questions légitimes qui lui étaient posées quant à savoir s'il avait oui ou non discuté avec des responsables de News Corp à propos de BSkyB", a souligné un porte-parole du Parti travailliste d'opposition, Ivan Lewis, chargé des médias.

A sa décharge, David Cameron a dit aux parlementaires britanniques qu'il n'avait jamais eu de discussions "inappropriées" sur ce sujet avec des cadres du groupe Murdoch.

Mais pour Ivan Lewis, le Premier ministre est trop évasif dans ses justifications.

"David Cameron doit être clair et faire preuve de la plus grande transparence. Tant qu'il ne le sera pas, de sérieuses questions se poseront quant à ses facultés de jugement."

Le Labour, à qui les conservateurs reprochent d'avoir joué trop souvent les courtisans à l'égard de Rupert Murdoch, compte bien tirer profit de cette affaire susceptible de lui faire retrouver un peu de sa superbe après la victoire du parti de David Cameron et des "Lib-Dem" aux législatives de mai 2010.

Le chef de file du Parti travailliste, Ed Miliband, entendrait exploiter au maximum cette affaire afin de saper l'autorité du Premier ministre, dont la cote de popularité n'était déjà pas très élevée avant ce scandale.

Olivier Guillemain pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse