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Daesh est affaibli mais une résurgence reste possible, selon un général américain

Des combattants syriens pro-turcs, le 11 octobre 2019 - Nazeer Al-khatib / AFP

Des combattants syriens pro-turcs, le 11 octobre 2019 - Nazeer Al-khatib / AFP - -

Un général américain, n°2 de la coalition internationale anti-Daesh, a estimé que le groupe jihadiste était affaibli mais qu'une résurgence restait possible dans la région.

Le groupe Daesh est affaibli, mais une résurgence reste possible si les Etats-Unis quittent l'Irak, a estimé mercredi le numéro deux de la coalition internationale antijihadiste en Irak et Syrie, le général américain Alexus Grynkewich.

Le fait que Daesh ait échoué à tirer parti des manifestations qui se succèdent en Irak depuis plus de trois mois montre que le mouvement jihadiste est structurellement affaibli, a expliqué le général Grynkewich au cours d'une conférence de presse au Pentagone.

Un groupe "privé de capacités"

Les alliés au sein de la coalition anti-Daesh ont cherché ces derniers mois à évaluer la position du mouvement jihadiste, chassé de son "califat" géographique il y a un an, a expliqué le responsable militaire.

L'idée était de savoir "si Daesh se livre à une sorte de patience stratégique, attendant une opportunité qu'il pourrait exploiter, ou s'il est vraiment sous pression, en manque de capacités", a-t-il précisé.

Les manifestations en Irak ont selon lui "beaucoup détourné l'attention de Daesh" et aider la coalition à "affiner" ses conclusions: "Daesh est en fait davantage privé de capacités que patient stratégiquement".

Le groupe "reste indubitablement une menace", a cependant ajouté le général américain. "Ils peuvent potentiellement resurgir si nous allégeons la pression pendant trop longtemps".

"Une menace", mais pas "immédiate"

"À court terme, au moment où nous avons ajusté à la baisse certaines de nos activités en Irak et Syrie, je ne pense pas qu'il y ait une menace immédiate de résurgence. Mais plus nous allégeons la pression, plus la menace grandit", a-t-il noté, soulignant que le gouvernement irakien avait "autant intérêt que nous" à ce que la coalition maintienne cette pression.

Le Parlement irakien a voté début janvier, au surlendemain de la mort de l'influent général iranien Qassem Soleimani, tué par un tir de drone américain à Bagdad, en faveur du retrait des forces étrangères d'Irak, dont les 5.200 soldats américains déployés sur son sol.

Les forces de la coalition ont depuis ostensiblement réduit leurs opérations en Irak, même si la coopération avec l'armée irakienne se poursuit discrètement, selon plusieurs sources militaires américaines.

Le président américain Donald Trump et son homologue irakien Barham Saleh se sont mis d'accord mercredi à Davos sur la nécessité de maintenir leur coopération militaire, mais aucun détail n'a été donné sur le cadre de cette coopération.

Jeanne Bulant avec AFP