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Conflit, rôle de Première dame: ce qu'il faut retenir de l'interview d'Olena Zelenska sur BFMTV

Olena Zelenska, Première dame ukrainienne, sur le plateau de BFMTV le 12 décembre 2022

Olena Zelenska, Première dame ukrainienne, sur le plateau de BFMTV le 12 décembre 2022 - BFMTV

La Première dame ukrainienne, épouse du président Volodymy Zelensky, était l'invitée exceptionnelle de BFMTV ce lundi soir.

"Je fais ce que je peux, j’espère que c’est efficace et je vais continuer à le faire". Tels sont les mots d'une Première dame déterminée malgré des mois de conflit pour son pays et son peuple. Olena Zelenska, l'épouse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, était l'invitée exceptionnelle de BFMTV ce lundi soir.

En déplacement à Paris pour notamment assister à la conférence de la reconstruction de l'Ukraine, la Première dame ukrainienne a également pu s'entretenir avec son homologue française Brigitte Macron. Les deux femmes doivent par ailleurs se rendre mardi dans une école accueillant des enfants de familles ukrainiennes réfugiées, l'un des combats d'Olena Zelenska dans cette guerre.

• Comment son mari lui a annoncé le début de la guerre

Le 24 février dernier, les sirènes de Kiev n'ont pas retenti. Le dispositif de sécurité n'était pas encore opérationnel lorsque les forces armées russes ont commencé leur invasion de l'Ukraine. La Première dame raconte toutefois avoir été subitement réveillée par des bruits forts.

"La première chose que j’ai entendue, c’était des bruits étranges qui ressemblaient à des explosions. Ma première pensée était que peut-être il s’agissait d'un feu d’artifice", raconte-t-elle sur notre antenne.

Ce n'est qu'après que les frappes russes sont confirmées et qu'Olena Zelenska a réalisé que son pays était désormais en guerre avec la Russie: "on n’a pas envie de croire que cela a commencé, mais la compréhension arrive très vite".

Lors de ces premières heures tumultueuses du conflit, Olena Zelenska dit être restée auprès de son mari, cible numéro 1 de Moscou, qui espère à l'époque une offensive rapide vers Kiev. La Première dame se souvient alors d'une image qui a depuis disparu: celle de son mari enfilant pour la dernière fois un costume pour une allocution. Le chef d'État a depuis adopté le style militaire et kaki.

"Il ne m’a dit qu’une seule chose: 'ça a commencé'. Et tout est devenu clair”, témoigne la Première dame sur BFMTV.

• "Je n'ai jamais voulu quitter le pays"

Ces premières heures et journées de conflit entraînent avec elles un flot d'instabilité. Kiev va-t-elle tenir? Zelensky va-t-il devoir capituler? Quel sera son sort ainsi que celui de sa famille?

Interrogée sur le choix ou non de quitter le pays au début de la guerre, Olena Zelenska répond à BFMTV que "la question ne se posait pas" pour elle.

"Je n’avais aucun désir de partir ou fuir [...] il n’y avait pas de projet comme cela, je vous le dis en toute franchise", poursuit la Première dame sur notre antenne.

Selon elle plusieurs Premières dames, dont Brigitte Macron, lui auraient proposé de rejoindre leur pays: "mais je ne pouvais pas prendre cette décision personnellement". "Je n’ai jamais voulu quitter le pays, cela aurait pu être un très mauvais signe pour notre société", ajoute-t-elle enfin.

Si elle ne quitte pas le pays, elle ne peut cependant pas rester auprès de son mari. Près de dix mois après le début du conflit, Olena Zelenska affirme continuer "vivre à part avec les enfants" et n’avoir l’occasion de voir son mari qu’à certaines occasions.

"Les enfants peuvent le faire plus rarement, leur père leur manque", confie-t-elle sur notre plateau.

• Elle voit Brigitte Macron comme une "amie"

Elle se dit "très reconnaissante" pour le lien qu'elle entretient avec son homologue française. Olena Zelenska a évoqué sur BFMTV sa relation avec Brigitte Macron. Les deux Premières dames se sont entretenues ce lundi à l’Élysée. Mais il ne s'agissait pas de la première visite du palais de l'Élysée pour Olena Zelenska.

"C’est la première Première dame que j'ai rencontré en tant que femme du président ukrainien", se remémore Olena Zelenska sur BFMTV. La rencontre entre les deux femmes a eu lieu en 2019, lors de l'accession au pouvoir de son mari.

"J'entrais alors dans un nouveau rôle et en tant que femme, elle m’a beaucoup soutenu, elle m’a donné de l’assurance et maintenant dans cette étape de guerre grande échelle, je peux dire que notre amitié ne fait que se renforcer", assure-t-elle.

La Première dame ukranienne a également remercié Brigitte Macron pour son action pendant le conflit. De nombreuses familles ukrainiennes ont pu être accueillies en France et des enfants y être soignés. "J’espère que notre coopération se poursuivra, j’espère que ce lien sera impossible à rompre”, a poursuivi Olena Zelenska, “nous pouvons parler l’une à l’autre comme des amies".

• Elle veut des sanctions pour "ceux qui donnent des ordres criminels"

La Première dame ukrainienne a expliqué sur BFMTV que son pays se battait pour son indépendance "mais aussi pour les droits de l’Homme", avec pour objectif de "chasser" les soldats russes d'Ukraine mais également d'obtenir "justice".

Bombardement d'une maternité à Marioupol, découverte de charniers, viol et séquestration de femmes ukrainiennes, salles de torture installées... Les exactions de l'armée russe sont multiples et ont indigné la communauté internationale.

"Que ceux qui donnent des ordres criminels soient punis", déclare Olena Zelenska sur BFMTV, ne ciblant pas seulement le président russe Vladimir Poutine "en tant que personne mais un Poutine collectif".

Moscou est par ailleurs soupçonnée d’avoir transféré des dizaines de milliers d’enfants ukrainiens originaires de territoires occupés pendant le conflit vers la Russie. Une situation qui indigne la Première dame qui parle de "kidnapping pur et simple" sur notre antenne.

"Nous perdons ces enfants et ne savons pas ce qui leur arrive", poursuit-elle enfin, employant même le terme de "déportation".

Dans le même temps les forces armées russes bombardent depuis plusieurs semaines des infrastructures civiles ukrainiennes, ce qui entraîne notamment de multiples coupures de courant. "C’est du terrorisme, des actes terroristes", a-t-elle déclaré, tout en saluant la résistance des Ukrainiens. La Première dame s'est enfin dite "persuadée que chaque enfant en Ukraine souhaitera la paix" en cette période de fêtes de fin d’année.

"Nous souhaitons la paix et ne souhaitons que la paix", a conclu Olena Zelenska à l'issue de l'émission.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV