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Colère en Nouvelle-Zélande après un incendie provoqué par le feu d'artifice privé d'un milliardaire américain

Tony Malkin, le 15 novembre 2022.

Tony Malkin, le 15 novembre 2022. - Michael loccisano / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Tony Malkin est un milliardaire new-yorkais. Il possède par ailleurs une propriété en Nouvelle-Zélande et c'est là qu'il a choisi de passer le Nouvel an. Et c'est aussi à ce domaine qu'il a mis le feu en tirant un feu d'artifice pour fêter le passage en 2023. Au grand dam de ses voisins.

On peut être kiwi et être remonté comme un coucou. C'est le cas des riverains des environs de Queenstown, ville cossue et touristique du sud de la Nouvelle-Zélande, en colère depuis que Tony Malkin a provoqué un incendie dans la propriété qu'il détient sur place. Le feu d'artifice que le milliardaire new-yorkais a fait tirer dans ses jardins pour fêter le Nouvel an a en effet très mal tourné, comme l'a rapporté le Guardian. Et ses voisins se mobilisent désormais pour empêcher ce genre de célébrations à l'avenir.

Un demi-hectare ravagé

Tony Malkin est l'un des dirigeants de la société propriétaire de l'Empire State Building, à New York. Mais c'est loin de la "Grosse Pomme" que celui-ci entendait mordre dans l'année 2023 à pleines dents. C'est pourquoi Tony Malkin et les siens ont pris la direction de leur pied-à-terre néo-zélandais, près de Queenstown, pour passer les fêtes. Et quoi de mieux qu'un feu d'artifices, donc, pour marquer le passage à la nouvelle année?

Sauf que l'initiative s'est révélée malheureuse: elle a embrasé la végétation et ce, en de multiples endroits du domaine. Au point que les pompiers ont dû intervenir sur les coups de 0h10, pour ce qui a sans doute constitué leur première opération de 2023.

Au matin - et après plusieurs heures de lutte contre les flammes - le brasier était arrêté in extremis à quelques mètres de l'un des pavillons de la propriété, après qu'un demi-hectare était parti en fumée.

Une pétition circulait déjà

L'épisode fait d'autant plus désordre dans le voisinage qu'une pétition était déjà en circulation afin d'alerter tout un chacun des effets potentiellement néfastes des feux d'artifice sur les animaux.

Après ce Nouvel An incendiaire, Johnny Quinn, partie prenante de cette mobilisation anti-feu d'artifice, a même réagi auprès du Guardian: "Il y a un voisin qui a un chien et le chien n'est toujours pas bien. Il est encore prostré dans un coin. On parle de dommages psychologiques à long-terme pour les animaux, là".

"C'est un territoire rural, et c'est vraiment pas la bonne manière de faire les choses - allumer des explosifs. Il y a des gens qui disent que les animaux n'entendent pas seulement ce qu'il se passe, ils le sentent aussi", a-t-il poursuivi.

Un communiqué cavalier

Prévenus en amont de l'organisation du feu d'artifice, Johnny Quinn et quelques habitants s'y sont opposés en vain. Actant leur défaite, sa famille et lui-même ont choisi de déserter leur maison le temps du réveillon, emmenant leurs quatre chevaux avec eux. "Globalement, ça énerve tout le monde ici. Tous les habitants de la zone avaient pris leurs dispositions. Et tout le monde a dû revoir ses plans pour les vacances. En plus, les pompiers ont été embêtés et ils ont une famille", a-t-il fait valoir.

Il faut croire que les termes de l'équation étaient bien connus de Tony Malkin car avant même le feu d'artifice, il a émis un communiqué, pour le moins cavalier vu la suite de l'histoire.

"Pour faire un geste - auquel rien ne nous astreint - et soucieux du bien-être des animaux domestiques et du bétail, nous avons contacté nos voisins afin de nous assurer qu'ils étaient bien au courant de notre projet. Nous prendrons en compte avec plaisir toute demande raisonnable de nos voisins directs concernant une aide financière au déplacement de leur bétail. Nous présentons nos excuses pour le dérangement".

Des excuses qui ne viennent pas

La fureur de Johnny Quinn ne retombe pas depuis l'incendie: "Qu'un homme venu de l'extérieur puisse arriver, tirer un feu d'artifices pendant 14 minutes et mettre le feu à la colline, c'est une farce". Les pétitionnaires ont reformulé leurs doléances: ils réclament désormais tout net l'interdiction des feux d'artifice privés. Ils comptent solliciter leur député à ce propos.

Le domaine des Malkin - dont l'un des représentants a précisé qu'ils ne présenteraient pas d'excuse - est donc dans le collimateur de toute la région dorénavant. Et sous son nom car la propriété en a un: ils l'ont baptisée Redemption Song, comme la chanson de l'artiste jamaïcain Bob Marley. Cette fois, et certes à leurs corps défendants, les New Yorkais ont cependant poussé l'hommage à l'auteur des albums Catch A Fire et Burnin' un cran trop loin.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV