BFMTV
International

Cinq ans de captivité pour le soldat franco-israélien Shalit

La famille de Gilad Shalit réunie vendredi sous un chapiteau dressé près de la résidence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu: Noam Shalit (au centre), sa femme Aviva et son fils Yoel. Ce samedi marque le cinquième anniversaire de la capture d

La famille de Gilad Shalit réunie vendredi sous un chapiteau dressé près de la résidence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu: Noam Shalit (au centre), sa femme Aviva et son fils Yoel. Ce samedi marque le cinquième anniversaire de la capture d - -

par Allyn Fisher-Ilan JERUSALEM (Reuters) - Un compteur à proximité de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu égrène quotidiennement le...

par Allyn Fisher-Ilan

JERUSALEM (Reuters) - Un compteur à proximité de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu égrène quotidiennement le nombre de jours de captivité du soldat franco-israélien Gilad Shalit, capturé par le Hamas.

Ce samedi, le tableau indique 1826 jours. Soit le cinquième anniversaire de son arrestation, le 25 juin 2006 à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

Pour l'occasion, les parents du sergent passent une nouvelle journée sous un chapiteau demandant aux autorités israéliennes de tout faire pour libérer leur enfant.

"Nous resterons ici tant que nous en aurons la force", promet Noam Shalit, le père.

Gilad Shalit avait été enlevé par un commando palestinien venu de la bande de Gaza par un tunnel. Israël et les islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza depuis quatre ans, n'ont pu se mettre d'accord sur un échange.

Son sort, largement médiatisé, est devenu un symbole fort au sein de la société israélienne, en particulier pour les jeunes Israéliens appelés à faire leur service militaire obligatoire. Au moment de sa capture, il n'avait que 19 ans.

De même, le sort des prisonniers palestiniens retenus par Israël est un sujet sensible dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, où ils sont souvent considérés comme des héros de la cause palestinienne.

Benjamin Netanyahu a affirmé qu'il ferait tout son possible pour parvenir à sortir Shalit des geôles du Hamas. Mais son gouvernement rechigne à accéder aux demandes du mouvement palestinien de le relâcher en échange de la libération de centaines de prisonniers, certains condamnés pour avoir fait couler le sang de citoyens israéliens.

Une telle décision entraînerait de trop grands risques pour la sécurité du pays, argumente-t-il.

Un haut responsable du Hamas à Gaza, Salah al Bardawil, a indiqué à Reuters que la liste de prisonniers palestiniens proposée en échange de la libération de Shalit était minimale.

Près de 5.500 Palestiniens sont emprisonnés en Israël, en comptant ceux qui n'ont pas encore été jugés.

PREUVE DE VIE

La dernière preuve de vie de Gilad Shalit remonte à septembre 2009. Dans une vidéo, on le voyait amaigri. La Croix-Rouge internationale n'a jamais pu avoir accès à lui.

Le général Gabi Ashkenazi, ancien chef d'état-major de l'armée israélienne, a indiqué le mois dernier que l'Etat hébreu n'arrivait pas à le localiser, reconnaissant l'impossibilité de monter une opération militaire.

Certains militaires redoutent que Shalit, qui avait le grade de caporal lors de son arrestation, ne connaisse la même fin que Ron Arad, navigateur de l'armée de l'air israélienne, capturé au Liban en 1986. Les efforts diplomatiques et militaires avaient été vains. Aujourd'hui, il est considéré comme mort, même si son corps n'a jamais été retrouvé.

Mais la famille Shalit fait tout pour que l'otage ne soit pas oublié. Le 9 mai, son frère Yoel a fait irruption au milieu des cérémonies célébrant le 63e anniversaire de l'indépendance d'Israël, demandant au gouvernement de ne pas l'abandonner.

"Je suis le père d'un soldat qui a été envoyé en mission par son pays il y a cinq ans et qui n'est toujours pas revenu. Ils disent que le prix (pour le libérer) est trop élevé", se désespère Noam, qui a annoncé début juin le dépôt d'une plainte en France contre le Hamas pour enlèvement et séquestration.

Les habitants de Jérusalem qui passent devant le chapiteau de la famille Shalit, non loin de la résidence de Netanyahu, glissent des signes de soutien à la famille.

L'endroit est devenu un passage quasi obligé pour les dirigeants politiques étrangers en visite en Israël.

Certains passants achètent des tee-shirts arborant la phrase "Gilad est toujours en vie".

Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser

REUTERS