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Cannes: "Après la bataille", une "lettre d'amour" aux Egyptiens

Le cinéaste égyptien Yousry Nasrallah (à gauche) sur la Croisette, en compagnie de l'équipe du film "Après la bataille", troisième film à être montré en compétition à Cannes. /Photo prise le 17 mai 2012/REUTERS/Jean-Paul Pelissier

Le cinéaste égyptien Yousry Nasrallah (à gauche) sur la Croisette, en compagnie de l'équipe du film "Après la bataille", troisième film à être montré en compétition à Cannes. /Photo prise le 17 mai 2012/REUTERS/Jean-Paul Pelissier - -

CANNES (Reuters) - Le "printemps arabe", objet d'une multitude d'images éparpillées sur toute la planète via internet, est également devenu un...

CANNES (Reuters) - Le "printemps arabe", objet d'une multitude d'images éparpillées sur toute la planète via internet, est également devenu un objet de cinéma, parvenu jusque sur le tapis rouge de la Croisette en la personne du cinéaste égyptien Yousry Nasrallah, venu présenter jeudi "Après la bataille".

Co-produit avec la France non sans difficulté - pour cause de scénario qui ne tenait que sur cinq pages, de l'aveu même du cinéaste -, "Après la bataille" fait découvrir un univers particulier, celui des cavaliers et chameliers, une véritable société non loin du site de Gizeh et qui vivait du tourisme.

L'action intervient après le 2 février 2011, jour où les cavaliers, manipulés par le régime Moubarak de l'avis du cinéaste, chargèrent les manifestants de la place Tahrir.

Mahmoud (Bassem Samra) est l'un d'eux. Passé à tabac durant cette journée, il est à présent ostracisé dans sa communauté. Ses enfants en subissent les conséquences à l'école.

Sa rencontre amoureuse avec Rim (Menna Chalaby), qui incarne l'Egyptienne moderne, férue de justice et d'égalité, en est d'autant plus improbable. Surtout lorsque Fatma (Nahed El Sebaï), l'épouse de Mahmoud, lui donne son consentement.

"Ce film parle d'un homme qui essaye de regagner sa dignité et celle de sa famille, de trouver sa place dans une Egypte qui change", a expliqué jeudi Nasrallah, qui fut, entre autres, assistant-réalisateur de Youssef Chahine, icône du cinéma égyptien décédée en 2008.

La petite histoire, qui implique même un "parrain" local, se mêle ainsi à la grande, d'où la difficulté d'établir un équilibre entre les deux, ce que Nasrallah ne parvient pas toujours à faire.

"Après la bataille", troisième film de la compétition à être montré à Cannes, est avant tout une "lettre d'amour" à l'Egypte et aux Egyptiens, a-t-il expliqué.

"Je ne peux faire porter aux cavaliers et chameliers la (responsabilité) de la contre-révolution en son entier", a-t-il dit.

"Si j'ai fait ce film c'est parce que l'Egypte, et le peuple égyptien qui n'est pas encore habitué à la démocratie, qui fait ses premiers pas en vue de recouvrer sa dignité, car une dictature vous fait vous haïr vous-mêmes, ce peuple mérite cette lettre d'amour que nous lui avons écrite dans ce film".

Edité par Sophie Louet