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Californie: une manifestation contre les bavures policières dégénère

Une manifestation dégénère à Berkeley, en Californie, le 6 décembre 2014.

Une manifestation dégénère à Berkeley, en Californie, le 6 décembre 2014. - Stephen Lam - Getty Images North America - AFP

Les manifestations contre les violences policières contre les Noirs se sont poursuivies samedi aux Etats-Unis pour la quatrième soirée consécutive. L'une d'elle, à Berkeley en Californie, a dégénéré en violences et pillages.

Les manifestations qui ont lieu depuis plusieurs jours aux Etats-Unis pour protester contre le comportement de la police vis-à-vis des Noirs ont dégénéré samedi soir à Berkeley, dans la banlieue de San Francisco en Californie, avec heurts et pillages de magasins.

Si la majorité des manifestants étaient calmes, "des petits groupes se sont séparés et ont commencer à lancer sur les policiers des briques, des tuyaux, des grenades fumigènes", a déclaré Jennifer Coats, porte-parole de la police, ajoutant que de nombreux policiers avaient été blessés. La police de son côté a fait usage de gaz lacrymogène alors que certains manifestants commençaient à briser des vitrines de magasins et les piller, a-t-elle ajouté, sans pouvoir préciser le nombre de victimes.

Plusieurs bâtiments ont été endommagés, dont une banque et une épicerie, ainsi que de nombreuses voitures et véhicules de police. Certains des manifestants s'en prenaient aux casseurs.

"Pourquoi est-ce que vous pillez? Il n'y a pas besoin de ça, nous sommes là pour protester de façon pacifique, vous ne devriez pas être en train de prendre des choses dans des magasins qui ne sont pour rien dans l'affaire", lançait une femme montrée par la télévision CNN.

Quatrième jour de manifestations

Des milliers de manifestants se sont réunis dans plusieurs villes des Etats-Unis samedi pour le quatrième jour consécutif pour protester contre la décision de justice de ne pas poursuivre le policier blanc responsable de la mort d'Eric Garner, ce père de famille noir âgé de 43 ans, étouffé en juillet lors d'une interpellation brutale par la police de New York. Une mort filmée et dont les images ont fait le tour du monde.

A New York, les manifestations se sont généralement déroulées sans incident. La foule, rassemblée dans l'après-midi malgré une pluie diluviennes scandait "Je ne peux pas respirer", les derniers mots répétés par Eric Garner. Un autre rassemblement a eu lieu dans le quartier de Harlem, à l'appel de la figure de la lutte pour les droits civiques Al Sharpton, en présence du réalisateur Spike Lee.

Samedi matin, une centaine de proches et de militants des droits civiques, ainsi que plusieurs responsables de la ville, s'étaient recueillis sur le cercueil d'Akai Gurley dans une église baptiste de l'arrondissement de Brooklyn. Sa mère, Sylvia Palmer, et sa compagne, Melissa Butler, étaient présentes à la cérémonie.

"Cancer du racisme"

De multiples affaires policières se superposent depuis cet été aux Etats-Unis et alimentent les appels à une réforme des méthodes policières, et du système pénal en général. Manifestants et dirigeants des droits civiques accusent les policiers d'avoir trop souvent recours à une force excessive contre les Noirs, tout en étant rarement renvoyés devant la justice. Un représentant de New York au Congrès, Charlie Rangel, a tonné que le "cancer du racisme" persistait aux Etats-Unis.

Les quatre soirées de manifestations consécutives à New York et dans d'autres grandes villes américaines ont été déclenchées par la décision, mercredi, d'un grand jury de ne pas poursuivre un policier blanc dans l'affaire de la mort d'Eric Garner en juillet sur l'île de Staten Island à New York. Des policiers ont également tué des Noirs non armés, dont Michael Brown, 18 ans, à Ferguson (Missouri, centre) en août, et le jeune Tamer Rice, âgé de 12 ans, à Cleveland (Ohio, nord) fin novembre.

V.R. avec AFP