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Burkina: manifestation violente contre une révision constitutionnelle du président Compaoré

Des affrontements ont éclaté lors des manifestations contre le président burkinabé Blaise Compaoré

Des affrontements ont éclaté lors des manifestations contre le président burkinabé Blaise Compaoré - Issouf Sanogo / AFP

Des centaines de milliers d'habitants du Burkina Faso sont descendus dans les rues du pays pour protester contre le projet de révision constitutionnelle qui permettrait au président Compaoré de rester au pouvoir.

Les opposants à une révision constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir du président burkinabè Blaise Compaoré se sont massivement mobilisés mardi à Ouagadougou. Dans la capitale Ouagadoudou, l'opposition revendique même un million de manifestants.

En parallèle, des affrontements ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi à Ouagadougou entre forces de l'ordre et manifestants burkinabè. Peu après le début des premières manifestations mardi matin, les échauffourées ont pris. Des centaines de protestataires lançaient des pierres aux forces de l'ordre qui répliquaient avec des gaz lacrymogènes.

"Article 37 intouchable"

"Notre marche est déjà un succès énorme, phénoménal", a affirmé Zéphirin Diabré, le chef de file de l'opposition. La manifestation a débuté vers 10h30, heure française, alors que le point central de la capitale était noir de monde. 

Sifflets et vuvuzelas constamment à l'oeuvre, les protestataires arboraient des milliers de pancartes hostiles au régime, parmi lesquelles: "Judas, libérez les lieux", "Blaise dégage" ou encore "Article 37 intouchable".

"Coup d'Etat constitutionnel"

L'opposition au pouvoir en place avait appeler à manifester dans tous le pays contre ce qu'elle appelle un "coup d'Etat constitutionnel" du président Compaoré. L'Assemblée nationale doit examiner jeudi un projet de loi gouvernemental très controversé, visant à réviser l'article 37 de la Constitution pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de mandats présidentiels.

Au pouvoir depuis 1987, Blaise Compaoré devrait achever son deuxième quinquennat après avoir déjà effectué deux septennats. L'opposition craint que ce changement constitutionnel, qui ne serait pas rétroactif permette au président en place, et élu avec des scores soviétiques, de rester 15 ans de plus au pouvoir.

D. N. avec AFP