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Budget d'austérité et retraite à 66 ans en Grande-Bretagne

George Osborne, chancelier de l'Echiquier, a présenté mercredi un plan d'austérité sans précédent en Grande-Bretagne. Il prévoit la suppression d'un demi-million d'emplois publics en quatre ans et le relèvement de l'âge légal du départ à la retraite de 65

George Osborne, chancelier de l'Echiquier, a présenté mercredi un plan d'austérité sans précédent en Grande-Bretagne. Il prévoit la suppression d'un demi-million d'emplois publics en quatre ans et le relèvement de l'âge légal du départ à la retraite de 65 - -

par Sumeet Desai LONDRES (Reuters) - George Osborne, chancelier de l'Echiquier, a rendu public mercredi un plan d'austérité sans précédent en...

par Sumeet Desai

LONDRES (Reuters) - George Osborne, chancelier de l'Echiquier, a rendu public mercredi un plan d'austérité sans précédent en Grande-Bretagne.

Il prévoit la suppression d'un demi-million d'emplois publics en quatre ans et le relèvement de l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 66 ans d'ici dix ans.

Après des mois d'âpres tractations, le ministre Tory a confirmé la plupart des coupes claires esquissées dans le collectif budgétaire de juin en jugeant "incontournable" de s'attaquer au déficit record de la Grande-Bretagne - 11% du produit intérieur brut.

Il a souligné que les moyens d'y arriver pouvaient différer. Mais, a-t-il dit devant la Chambre des Communes, "il y a des choix et nous les faisons aujourd'hui. Ce que nous avons choisi, c'est l'investissement dans l'avenir plutôt que les factures des échecs passés."

Les économistes sont partagés entre ceux qui considèrent qu'une action draconienne est nécessaire et ceux qui craignent qu'elle ne ramène le pays dans la récession.

Mais tous prédisent un ralentissement de la croissance et pensent que la Banque d'Angleterre devra faire preuve de souplesse monétaire à court terme.

La livre sterling s'est bien tenue contre le dollar mais s'est dépréciée face à l'euro mercredi, un mouvement que certains analystes attribuent à la confirmation des intentions d'Osborne de prélever une taxe bancaire.

Le relèvement d'ici à 2020 de l'âge légal de la retraite à 66 ans permettra d'économiser cinq milliards de livres (7,9 milliards de dollars) durant la législature, a assuré George Osborne, en observant que de nombreux autres pays agissaient dans le même sens.

Il a annoncé que le budget de la protection sociale serait amputé en outre de sept milliards de livres supplémentaires, qui viendront s'ajouter aux 11 milliards annoncés dès le mois de juin, après l'arrivée au pouvoir de la coalition Tories-libéraux conduite par le leader conservateur David Cameron.

"REMÈDES DE CHEVAL"

Quelque 490.000 emplois seront ainsi amenés à disparaître dans le secteur public durant les quatre années à venir.

Les syndicats avaient par avance dénoncé ces pertes d'emplois, mais leur opposition aux mesures d'austérité ne devrait pas prendre des formes radicales comme en France, en Espagne ou au Portugal.

George Osborne a affirmé qu'il n'y avait pas le choix pour ramener le déficit budgétaire actuel - le plus élevé parmi les pays du G7 - à quelque 2% du PIB dans un délai de cinq ans, une cure de rigueur de 113 milliards de livres, dont un quart proviendra de hausses d'impôts.

Aucun autre gouvernement britannique n'avait entrepris un tel assainissement des finances publiques. Selon les experts de l'Institut national de recherches économiques et sociales, il est même douteux que le gouvernement Cameron parvienne à la moitié de ses objectifs.

Quoi qu'il en soit, 38% des Britanniques jugent que les Tories pratiquent une meilleure politique économique que les travaillistes, alors qu'un quart des sondés feraient davantage confiance à l'opposition, selon une étude Reuters-Ipsos publiée mardi.

Mais les "Lib Dems" de Nick Clegg, partenaires des Tories au gouvernement, voient leur cote de popularité s'effilocher dans la plupart des sondages parce que la politique économique menée n'est pas celle qu'ils défendaient avant les législatives de mai dernier.

L'avenir de la coalition au pouvoir dépendra beaucoup de la façon dont l'économie va réagir au remède de cheval administré par George Osborne. Pour le moment, les économistes tablent sur une croissance de 1,6% cette année et de 1,8% l'an prochain.

Mais la cure d'austérité pourrait freiner cette tendance, certaines mesures décidées pour rassurer les milieux d'affaires et les consommateurs n'ayant même pas eu l'effet escompté.

Marc Delteil pour le service français, édité par Gilles Trequesser