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Brunner, l'un des criminels nazis les plus recherchés, serait mort en Syrie

Aloïs Brunner, l"un des criminels de guerre nazis les plus recherchés au monde, serait en fait mort en Syrie depuis 2010.

Aloïs Brunner, l"un des criminels de guerre nazis les plus recherchés au monde, serait en fait mort en Syrie depuis 2010. - AFP

Le centre Simon Wiesenthal, qui traque depuis des années les criminels de guerre nazis dans l'espoir de les juger, vient de rayer de sa liste Aloïs Brunner, l'une de leurs cibles prioritaires. Celui qui fut le bras droit d'Adolf Eichmann serait probablement mort en Syrie en 2010.

C'était l'un des criminels de guerre nazis les plus recherchés au monde. Aloïs Brunner, est très probablement mort en Syrie il y a quatre ans, a indiqué ce lundi Efraim Zuroff, directeur du centre Simon Wiesenthal à Jérusalem.

"Je suis presque certain qu'Aloïs Brunner n'est plus en vie et qu'il est décédé il y a quatre ans en Syrie où il avait trouvé refuge", a affirmé à Efraim Zuroff.

"Nous avons obtenu ces informations d'un ancien agent des services de renseignements allemands, et nous avons décidé de le retirer de notre liste de recherche des criminels de guerre nazis et de leurs collaborateurs", a-t-il ajouté. 

Le bras droit du principal responsable de la "solution finale"

Aloïs Brunner, né en 1912, était le bras droit d'Adolf Eichmann, principal responsable de la mise en oeuvre de la "solution finale" durant la Seconde Guerre mondiale.

Il est responsable de la déportation de 128.500 juifs vers les camps d'extermination. Il a été la cible de plusieurs tentatives d'assassinat, notamment à l'aide de lettres piégées en Syrie attribuées au Mossad, les services de renseignements israéliens.

En France, Aloïs Brunner a été à partir de juillet 1943 le chef du camp de Drancy, dans la région parisienne. A ce titre, il est responsable de la déportation de quelque 24.000 juifs français ou résidents en France vers Auschwitz. Il est aussi impliqué directement dans la déportation de 47.000 juifs d'Autriche, de 44.000 de Grèce et de 14.000 en Slovaquie.

Condamnés à deux reprises par contumace en France

Il a été condamné à mort par contumace par le tribunal permanent des forces armées à Paris en 1954. En 2001, Brunner a été condamné à Paris par contumace à la réclusion à perpétuité pour l'envoi vers les camps de la mort, le 31 juillet 1944, de 345 enfants juifs de France dont les parents avaient déjà été déportés.

"C'était un antisémite fanatique, sadique, quelqu'un qui s'est totalement impliqué dans les massacres de masse de juifs européens", a souligné Efraim Zuroff.

Selon le centre Wiesenthal et des médias internationaux, il s'est réfugié après la guerre à Damas où ou il était connu sous le nom de "Georg Fischer". L'Allemagne et d'autres pays ont demandé en vain son extradition auprès des autorités syriennes.

Gerhard Sommer, le nazi le plus recherché

Le criminel de guerre nazi le plus recherché désormais est Gerhard Sommer, un ancien sous-lieutenant de la 16e division SS Reichsführer, condamné par défaut en juin 2005 à la prison à perpétuité pour le massacre de 560 civils italiens en 1944 en Toscane. Il fait l'objet d'une enquête depuis 2002 en Allemagne.

En octobre, le centre Wiesenthal a par ailleurs transmis à la justice allemande une liste de 80 anciens membres peut-être encore en vie des Einsatzgruppen, escadrons de la mort du Reich d'Adolf Hitler. Ces commandos paramilitaires seraient responsables de la mort de plus d'un million de juifs dans les territoires conquis dans l'ex-Union soviétique, en Pologne et en Europe de l'Est, selon le centre Wiesenthal.

Une course contre la montre

Les 76 hommes et quatre femmes dont les noms ont été transmis aux ministres allemands de la Justice et de l'Intérieur sont tous nés entre 1920 et 1924 et sont "les suspects qui ont le plus de chance d'être encore en vie et en assez bonne santé pour être poursuivis", avait indiqué le centre.

Au-delà de ces 80 personnes, "nous considérons que 2% des anciens criminels nazis sont encore en vie et que près de la moitié (de ces derniers) peuvent encore passer en jugement", avait alors dit Efraim Zuroff.

Jé. M. avec AFP