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Brisbane à son tour menacée par les inondations

A Toowoomba, important centre urbain à une centaine de kilomètres à l'ouest de Brisbane, où un torrent boueux précédé d'une vague de deux mètres de haut a déferlé lundi. La situation reste préoccupante sur le front des inondations en Australie et Brisbane

A Toowoomba, important centre urbain à une centaine de kilomètres à l'ouest de Brisbane, où un torrent boueux précédé d'une vague de deux mètres de haut a déferlé lundi. La situation reste préoccupante sur le front des inondations en Australie et Brisbane - -

par Ed Davies BRISBANE, Australie (Reuters) - La situation reste préoccupante sur le front des inondations en Australie, dont la troisième ville du...

par Ed Davies

BRISBANE, Australie (Reuters) - La situation reste préoccupante sur le front des inondations en Australie, dont la troisième ville du pays, Brisbane, est désormais menacée par les crues.

Des pluies abondantes sont tombées dimanche sur la capitale de l'Etat du Queensland, qui compte deux millions d'habitants, et les stations balnéaires de la Gold Coast, dans le nord-est du pays, où des précipitations sont attendues toute la semaine.

Les habitants des parties basses de Brisbane, où l'eau pourrait encore monter jusqu'à mardi ou mercredi, ont reçu lundi des sacs de sable pour protéger leurs maisons.

Les inondations qui ont débuté vers Noël s'étendent sur une zone grande comme la France et l'Allemagne réunies.

Plus de 200.000 personnes et 10.000 habitations ont été affectées par ces intempéries sans précédent depuis 50 ans qui ont fait six morts confirmés. Les dégâts sont évalués à six milliards de dollars.

Un torrent boueux précédé d'une vague de deux mètres de haut a déferlé sur Toowoomba, important centre urbain à l'ouest de Brisbane, dont deux habitants sont morts noyés, rapporte la police.

Des dizaines de villes sont isolées ou partiellement submergées par les crues. "Il y a une grande mer intérieure désormais", a expliqué Graeme Lehman, maire d'une ville des environs de Brisbane.

Les autorités appellent à une extrême vigilance et recommandent d'éviter au maximum les déplacements dans les régions touchées. La pluie s'est un peu calmée dans la soirée, mais le ciel restait très bas.

L'incapacité du sol détrempé à absorber l'excédent d'eau inquiète les pouvoirs publics. L'ampleur des inondations a contraint à vider une partie des lacs de retenue de plusieurs barrages qui menaçaient de déborder, aggravant encore les crues en aval.

Les crues touchent déjà durement le secteur houiller du Queensland, avec des mines de charbon inondées, des routes et des voies ferrées emportées. L'office du tourisme du Queensland s'attend lui aussi à un impact négatif.

IMPACT ÉCONOMIQUE

Les écologistes ont indiqué lundi que les inondations provoquaient d'autre part le déversement de sédiments chargés de pesticides dans la Grande barrière de corail, ce qui menace le fragile écosystème des coraux et de la vie marine.

"La pollution toxique provenant des exploitations agricoles inondées et des villes situées le long des côtes du Queensland aura un impact désastreux sur les coraux de la Grande barrière de corail ainsi qu'un impact important sur les dugons, les tortues et autres espèces marines", déclare le WWF (Fonds mondial pour la nature) dans un communiqué.

La catastrophe pèsera aussi sur l'économie, prédit la banque JP Morgan dans une note lundi. "Avec les nouvelles pluies, il pourrait falloir des mois avant que les eaux ne se retirent et qu'on connaisse l'étendue des dommages aux infrastructures de base", note l'économiste en chef de la banque, Stephen Walters.

JP Morgan a réduit du coup de 3,7 à 3,3% sa prévision de croissance pour l'Australie cette année et estime que la Banque centrale reportera sa décision de relever les taux d'intérêt pour endiguer l'inflation, prévue en hausse.

"Même les responsables de la Banque d'Australie préoccupés par l'inflation ne relèveront pas les taux avec un Queensland sous les eaux", assure Stephen Walters.

Lors d'une conférence de presse à Canberra, le Premier ministre, Julia Gillard, a reconnu que depuis le début novembre, son pays avait été confronté à des phénomènes météorologiques extrêmes mais elle a déclaré que les inondations n'empêcheraient pas d'atteindre l'objectif d'un retour à l'excédent dans le budget de l'exercice 2012-2013.

"Cela exigera de nous des choix difficiles, mais nous ferons ces choix difficiles", a-t-elle dit.

Avec Rob Taylor à Canberra, Jean-Stéphane Brosse, Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser