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Brésil: l'ex-président Lula condamné à 9 ans de prison pour corruption

L'ex-président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, le 1er juin 2017 à Brasilia

L'ex-président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, le 1er juin 2017 à Brasilia - EVARISTO SA, AFP/Archives

Condamné à neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment d'argent ce mercredi, l'ancien président du Brésil a décidé immédiatement de se pourvoir en appel. Une confirmation de la sentence mettrait fin à sa carrière alors que Lula vise encore la présidentielle 2018.

L'ex-président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a été condamné ce mercredi à près de dix ans de prison pour corruption, une décision qu'il va contester en appel mais qui menace son éventuelle candidature à la présidentielle de 2018.

Une icône de la gauche

Lula, icône de la gauche brésilienne, a été condamné à neuf ans et six mois de prison pour corruption et blanchiment d'argent, mais restera en liberté en attendant le jugement en appel. La condamnation est venue du bureau de Sergio Moro, juge emblématique de l'opération "Lavage-Express" qui a déjà mis sous les verrous des dizaines d'hommes politiques de tous bords impliqués dans le méga-scandale de corruption impliquant la compagnie pétrolière publique Petrobras. "Comme l'emprisonnement d'un ex-Président de la République représente un certain traumatisme (...) il est plus prudent d'attendre le jugement de la Cour d'Appel", a expliqué le magistrat dans sa décision.

Les avocats de Lula ont rapidement réagi. "Nous faisons appel et prouverons son innocence devant toutes les cours impartiales, y compris aux Nations unies", a indiqué un membre du cabinet d'avocats qui défend l'ex-président. Lula, 71 ans, ne passera donc pas forcément par la case prison, du moins pas dans l'immédiat. Mais si la condamnation est confirmée en appel, l'ex-chef de l'Etat ira en prison et ne pourra pas se présenter à l'élection présidentielle de 2018 pour laquelle il est en tête des intentions de vote.

Soupçonné d'avoir bénéficié de frauduleuses largesses

Ancien ouvrier métallurgiste, Lula, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010, avait atteint des niveaux de popularité record quand il a quitté le pouvoir, notamment grâce à d'ambitieux programmes sociaux qui ont permis à des millions de Brésiliens de sortir de la misère. Mais il a fini par être rattrapé par l'insistance du juge Moro, qui a fait du cas Lula l'un de ses principaux chevaux de bataille. L'ex-président a été entre autres accusé d'avoir reçu en guise de pot-de-vin un appartement triplex dans une station balnéaire du groupe de construction OAS.

Selon le juge Moro, il aurait bénéficié au total de largesses à hauteur de 3,7 millions de réais (1,06 million d'euros) pour intercéder en faveur de cette société dans l'obtention de contrats publics du géant pétrolier Petrobras. L'ex-chef de l'Etat, qui est visé par quatre autres procédures judiciaires, a toujours nié les accusations dont il fait l'objet, arguant qu'elles ne reposaient pas sur des preuves concrètes.

Le président actuel Michel Temer est lui aussi visé par de graves accusations de corruption qui pourraient provoquer un deuxième changement brutal à la tête de l'État en un peu plus d'un an. Michel Temer est arrivé au pouvoir à la suite de la destitution controversée de la présidente Dilma Rousseff (2011-2016) et dauphine de Lula, dont il était le vice-président.

R.V. avec AFP