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Bp crée un fonds pour la marée noire et présente ses excuses

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par Jeff Mason et Caren Bohan WASHINGTON (Reuters) - Le président des Etats-Unis Barack Obama déclare que le groupe BP a accepté de créer un fonds de...

par Jeff Mason et Caren Bohan

WASHINGTON (Reuters) - Le président des Etats-Unis Barack Obama déclare que le groupe BP a accepté de créer un fonds de 20 milliards de dollars pour couvrir les dommages causés par la marée noire dans le golfe du Mexique.

Ces 20 milliards seront provisionnés sur une période de quatre ans, au rythme de cinq milliards par an, et ce dès cette année, a précisé la Maison blanche.

S'exprimant à l'issue d'une réunion plus longue que prévu avec les plus hauts dirigeants du groupe pétrolier britannique, Obama a ajouté que la somme serait déposée sur un compte séquestre géré par une tierce partie. Le président, auquel certains avaient reproché jusqu'à présent de ne pas assez faire montre d'autorité envers BP, a souligné que la somme de 20 milliards ne constituait pas un plafonnement des responsabilités du groupe pétrolier.

"Les responsabilités de BP pour cette marée noire sont importantes", a dit le président américain, tout en décrivant le pétrolier comme étant solide et viable. "Je suis absolument convaincu que BP pourra remplir ses obligations tant envers le golfe qu'envers le peuple américain."

British Petroleum gérait la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon dont l'explosion, le 20 avril, a fait 11 morts et provoqué la marée noire en cours dans le golfe du Mexique.

Sur un ton conciliant, le président de BP, Carl-Henric Svanberg, qui a pris part à la réunion à la Maison blanche, a présenté ses excuses aux Américains pour la marée noire et annoncé que le conseil d'administration de BP était convenu de ne pas verser de dividende aux actionnaires cette année.

"Je vous remercie pour la patience dont vous faites preuve par ces temps difficiles", a-t-il dit.

Sortant de la réunion aux côtés du président américain, Svanberg a promis que le groupe pétrolier qu'il assumerait toutes ses responsabilités, réparerait les dégâts infligés à l'environnement par la catastrophe. Il s'est engagé en outre à ce que les demandes d'indemnisations soient traitées rapidement et honnêtement.

"J'entends dire parfois que les grandes compagnies pétrolières sont des sociétés âpres au gain, qui ne se soucient pas des gens, mais ce n'est pas le cas de BP, nous nous soucions des petites gens", a-t-il affirmé.

RÉDUIRE LA DÉPENDANCE VIS-À-VIS DES ÉNERGIES FOSSILES

Près de deux mois après le début de la catastrophe, le président américain a rencontré pour la première fois mercredi cinq dirigeants du groupe pétrolier, dont Svanberg et son directeur général Tony Hayward.

C'est Kenneth Feinberg qui sera chargé de gérer les fonds engagés sur le compte bloqué, a déclaré un responsable de l'administration Obama. Ce juriste avait déjà été chargé par Barack Obama de superviser les salaires et primes des dirigeants d'entreprises ayant reçu une aide de l'Etat fédéral lors de la crise financière. Il avait également contrôlé le fonds d'indemnisation des victimes des attentats du 11 septembre 2001.

Pendant que la réunion se tenait à la Maison blanche, les techniciens de BP restaient à pied d'oeuvre pour contenir le pétrole qui s'échappe. BP s'efforce depuis mercredi matin de mettre en place un deuxième système de confinement qui permettrait de porter la capacité de captage de pétrole qui fuit à 28.000 barils chaque jour.

Pour l'heure, le dôme de confinement en place permet de récupérer grosso modo 15.000 barils par jour, et selon une nouvelle fourchette d'estimation, le volume total de fuite est de l'ordre de 35.000 à 60.000 barils par jour.

Mardi soir, le président Obama avait consacré sa première allocution télévisée formelle à la marée noire, afin de montrer qu'il contrôlait la situation, de mobiliser l'opinion autour de son projet de réforme du secteur énergétique et de rassurer les victimes.

Durant seize minutes, il s'est exprimé face à la caméra sur un ton calme, sans manifester de colère. Il n'a pas reconnu d'erreurs dans sa gestion de la crise et a appelé les Américains à soutenir son projet de réforme.

Il a promis de forcer BP à payer des indemnisations pour son "imprudence" à l'origine de la marée noire du Golfe du Mexique et a en outre tenté de convertir la colère de l'opinion publique en soutien à son projet de réduire la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis des énergies fossiles.

Wilfrid Exbrayat et Eric Faye pour le service français