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BP commence à récupérer du pétrole du puits sinistré

Mise en place du dôme de confinement au-dessus du puits de pétrole endommagé il y a 46 jours dans le golfe du Mexique. La compagnie pétrolière BP a commencé vendredi à recueillir une partie du pétrole qui s'échappe du puits. /Image vidéo tournée le 3 juin

Mise en place du dôme de confinement au-dessus du puits de pétrole endommagé il y a 46 jours dans le golfe du Mexique. La compagnie pétrolière BP a commencé vendredi à recueillir une partie du pétrole qui s'échappe du puits. /Image vidéo tournée le 3 juin - -

par Anna Driver VENICE, Louisiane - La compagnie pétrolière BP a commencé vendredi à recueillir une partie du pétrole qui s'échappe de son puits...

par Anna Driver

VENICE, Louisiane (Reuters) - La compagnie pétrolière BP a commencé vendredi à recueillir une partie du pétrole qui s'échappe de son puits endommagé il y a 46 jours dans le golfe du Mexique, après avoir réussi à y installer la veille un dôme de confinement.

Le président américain Barack Obama est attendu dans la journée en Louisiane, touchée par la marée noire. Ce sera sa troisième visite sur place.

Lors d'une téléconférence, les responsables de BP ont cherché vendredi à rassurer les investisseurs. Aucune décision n'a été prise sur une éventuelle annulation des versements de dividendes aux actionnaires, comme l'ont réclamé plusieurs hommes politiques américains.

Le directeur général du groupe, Tony Hayward, a assuré que BP avait largement les moyens de remplir ses obligations. La compagnie a déjà dépensé plus d'un milliard de dollars pour lutter contre la marée noire.

La garde-côte américaine a annoncé que le dôme de confinement mis en place jeudi au-dessus du puits, à 1.600 mètres de profondeur, permettait de recueillir 1.000 barils par jour, sur les 19.000 qui s'échappent quotidiennement.

BP ne s'attend cependant pas à pouvoir colmater totalement la fuite avant août.

L'un des responsables de BP, Doug Suttles, a estimé que le dôme devrait à terme permettre de recueillir 90% du pétrole qui s'échappe du puits.

Dans une tribune du Wall Street Journal, Tony Hayward estime que les compagnies pétrolières doivent prendre des mesures pour améliorer la sécurité des puits en mer. La marée noire, ajoute-t-il, doit les inciter à repenser leurs procédures pour éviter de nouvelles catastrophes écologiques.

OBAMA DE NOUVEAU SUR PLACE

"Nous devons être mieux préparés à ce genre de désastre sous-marin. Il est clair que notre industrie doit être mieux préparée a réagir à des accidents de ce type et de cette importance en eaux profondes", dit le directeur général de BP.

"L'industrie et le gouvernement n'ont pas anticipé ce type d'accident, dans lequel tous les mécanismes de sécurité ont échoué", ajoute Hayward.

Pour le directeur général de BP, "il faut d'abord acquérir une meilleure technologie en matière de sécurité". "Nous avons longtemps fait confiance aux blocs obturateurs de puits (BOP) mais cette fois ça n'a pas marché, avec des conséquences désastreuses."

"Nous participerons aux efforts de l'industrie pour améliorer la sécurité et la fiabilité des BOP et des opérations de forage en eaux profondes", promet-il, soulignant la nécessité d'une meilleure collaboration entre sociétés d'exploration, de forage et de production.

Les robots sous-marins de BP ont installé jeudi avec difficulté un dôme au-dessus du puits endommagé.

Le nouveau dispositif doit permettre, grâce à un dôme en forme d'entonnoir, de retenir et recueillir le pétrole afin de l'acheminer vers un bateau-citerne en surface.

Barack Obama, qui a annulé un voyage prévu ce mois-ci en Australie et en Indonésie, a déploré que la compagnie pétrolière n'ait pas réagi plus vite à la catastrophe.

"Furieux de cette situation", il a déploré jeudi sur CNN que certains n'aient "pas pensé aux conséquences de leurs actes". BP a senti passer sa colère, a-t-il ajouté.

"Mon travail est de m'assurer qu'ils rendront des comptes, que nous irons au fond des choses pour comprendre ce qui s'est passé, qu'ils payent ce qu'ils sont censés payer et qu'ils bouchent ce puits", a-t-il dit.

La Maison blanche a déjà adressé une facture de 69 millions de dollars à BP pour remboursement des frais engagés par l'Etat fédéral.

Avec Chris Baltimore, Kristen Hays et Sarah Young, Guy Kerivel pour le service français