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BP bataille pour colmater la fuite de pétrole avec un tube

Equipe d'inspection des plages à Raccoon Island, en Louisiane, face aux risques de marée noire. Le gouvernement américain maintient la pression sur BP, qui éprouve des difficultés à colmater la fuite de pétrole après le naufrage d'une plate-forme pétroliè

Equipe d'inspection des plages à Raccoon Island, en Louisiane, face aux risques de marée noire. Le gouvernement américain maintient la pression sur BP, qui éprouve des difficultés à colmater la fuite de pétrole après le naufrage d'une plate-forme pétroliè - -

PORT FOURCHON, Louisiane - La compagnie pétrolière BP bataille pour guider les robots sous-marins qui doivent placer un tube à 1.500 mètres de...

PORT FOURCHON, Louisiane (Reuters) - Le gouvernement américain maintient la pression sur BP, qui éprouve des difficultés à colmater la fuite de pétrole à l'origine de la gigantesque marée noire dans le golfe du Mexique.

Dans une lettre datée de vendredi et rendue publique samedi, les ministres de l'Intérieur et de la sécurité Intérieure, Ken Salazar et Janet Napolitano, exigent de la direction de la compagnie pétrolière une "clarification publique immédiate" concernant l'engagement de BP à régler tous les frais et indemnisations éventuels liés à la catastrophe.

"L'opinion publique a le droit à comprendre de façon claire l'engagement de BP à réparer tous les dégâts commis ou à venir résultant de la fuite", écrivent les deux membres de l'administration Obama dans cette missive adressée au directeur général de BP, Tony Hayward.

"En conséquence, au cas où notre interprétation serait inexacte, nous demandons une clarification publique immédiate au sujet des véritables intentions de BP", ajoutent-ils.

Après plusieurs tentatives infructueuses, BP devait essayer à nouveau samedi soir à l'aide de robots sous-marins de placer un tube à 1.500 mètres de profondeur pour tenter de colmater la brèche.

Les évaluations de la quantité de pétrole qui s'est échappé du puits offshore en trois semaines varient selon les sources entre 5.000 barils (800.000 litres) par jour à 100.000 barils par jour (15,9 millions de litres).

Dans une interview vendredi au quotidien britannique The Guardian, Hayward a paru minimiser la portée réelle de la catastrophe pour l'environnement.

"Le golfe du Mexique est un très grand océan. Le montant de pétrole et de dissolvant que nous y injectons est petit par rapport au volume total d'eau", a-t-il dit.

"SPECTACLE RIDICULE"

Sous la pression des autorités américaines et face à l'impatience des habitants du littoral, la compagnie a décidé de reporter l'installation d'un petit dôme de confinement pour favoriser la mise en place d'un tube censé siphonner le pétrole du puits pour l'acheminer en surface.

La première tentative du géant pétrolier de colmater la fuite en installant un grand dôme de confinement s'est soldée par un échec en raison de la création d'hydrates de méthane, inflammables, et des difficultés de manoeuvre à 1.500 mètres de profondeur.

Dans l'espoir d'endiguer la marée noire, les garde-côtes américains et l'Agence de protection de l'environnement ont donné leur feu vert samedi à l'utilisation en profondeur de produits chimiques dispersants au niveau de la fuite. Ces produits réduisent le pétrole en petites particules.

Vendredi, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a dénoncé le "spectacle ridicule" qu'avaient offert les compagnies pétrolières impliquées dans la marée noire, se rejetant la responsabilité de l'accident. Des dirigeants des trois compagnies - le géant britannique du pétrole BP, le prestataire de services parapétroliers Halliburton et la société de forage offshore Transocean, ont été auditionnés devant une commission parlementaire du Congrès.

La plate-forme Deepwater Horizon a coulé le 20 avril dernier après une explosion qui a coûté la vie à onze ouvriers. L'incident pourrait éclipser la marée noire de l'Exxon Valdez de 1989 et devenir la plus grande catastrophe écologique de l'histoire américaine.

Steve Gorman; Marine Pennetier et Pascal Liétout pour le service français