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Bouteflika confirme sa candidature mais promet une présidentielle anticipée, sans lui, s'il est élu

Une lettre signée d'Abdelaziz Bouteflika a été lue à la télévision algérienne ce dimanche. S'il sera bien candidat à la présidentielle du 18 avril, il promet, en cas de réélection, de ne pas finir son mandat mais de se retirer, au contraire, à l'issue d'une présidentielle anticipée.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika s'est engagé dimanche, s'il était élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l'issue d'une présidentielle anticipée, dont la date serait fixée à l'issue d'une "conférence nationale". Sa candidature pour la présidentielle à venir le mois prochain a quant à elle été officiellement déposée, par son directeur de campagne, au Conseil constitutionnel. 

"Je m'engage à l'organisation d'une élection présidentielle anticipée" dont la date sera arrêtée par une "conférence nationale" mise en place après le scrutin du 18 avril et "je m'engage à ne pas être candidat à cette élection", a indiqué Abdelaziz Bouteflika dans une lettre transmise et lue dimanche soir à la télévision nationale, confirmant ainsi sa candidature à la prochaine présidentielle. Sa candidature à un cinquième mandat le 18 avril, qui a déclenché une contestation de son pouvoir sans précédent depuis son élection à la tête de l'Etat il y a 20 ans. Des centaines de jeunes ont d'ailleurs manifesté plus tard dans la soirée dimanche pour s'opposer à cette nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika. 

Dans sa lettre, le chef d'Etat a évoqué frontalement cette crise: "Je m'engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence", assurant ensuite avoir "écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m'ont interpellé sur l'avenir de notre patrie".

"L'inquiétude des jeunes"

Ces jeunes "ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent. J'ai le devoir et la volonté d'apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes" et de répondre à "leur exigence fondamentale (...) le changement du système", poursuit le président algérien, élu pour la première fois en 1999 et réélu sans discontinuer depuis.

La "conférence nationale" devra "débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système", indique Abdelaziz Bouteflika. En annonçant sa candidature, le 10 février, il avait promis dans une lettre-programme l'organisation d'une conférence nationale regroupant "toutes les forces politiques, économiques et sociales de la Nation" et chargée de définir "les réformes et changements nécessaires". Il avait toutefois précisé que c'est lui qui s'occuperait de la concrétisation des conclusions de la conférence.

Robin Verner avec AFP