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Bon déroulement de l'élection présidentielle en guinée

Le décompte des bulletins s'ouvre dans le quartier de Sig-Madina, dans la capitale guinéenne Conakry. L'élection présidentielle, la première démocratique depuis l'indépendance de 1958, s'est déroulée dimanche sans incidents. Les résultats du premier tour

Le décompte des bulletins s'ouvre dans le quartier de Sig-Madina, dans la capitale guinéenne Conakry. L'élection présidentielle, la première démocratique depuis l'indépendance de 1958, s'est déroulée dimanche sans incidents. Les résultats du premier tour - -

par Daniel Magnowski CONAKRY (Reuters) - La première élection présidentielle libre organisée en Guinée depuis l'accession à l'indépendance en 1958...

par Daniel Magnowski

CONAKRY (Reuters) - La première élection présidentielle libre organisée en Guinée depuis l'accession à l'indépendance en 1958 s'est déroulée sans anicroche hormis quelques petits problèmes logistiques, ont estimé lundi les observateurs internationaux.

La participation a atteint près de 80% dans cette ancienne colonie française de l'Afrique de l'Ouest qui a vécu sous la dictature de Sékou Touré de 1958 à 1984, puis sous le régime militaire du général Lansana Conté jusqu'à sa mort en 2008.

"Les gens ont du mal à croire que les choses se soient aussi bien déroulées pour le moment", a commenté un diplomate occidental en poste à Conakry, estimant que ce scrutin pourrait attirer les investisseurs dans le pays, premier exportateur mondial de bauxite.

Les habitants ont respecté l'interdiction de rassemblements publics le jour du scrutin et aucun trouble n'a été signalé au cours de la nuit.

Les 24 candidats en lice, tous des civils, et leurs partisans attendent maintenant les résultats préliminaires que la commission électorale devrait publier mercredi.

Compte tenu du nombre de candidats, il est peu probable qu'un vainqueur émerge de ce premier tour et une seconde consultation électorale sera probablement nécessaire le 18 juillet pour départager les prétendants.

Les observateurs de l'Union européenne, de l'Union africaine, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et du Centre Carter installé aux Etats-Unis devraient rendre leur premier rapport d'étape dans les prochains jours.

"DÉFIS GIGANTESQUES"

Sans attendre les conclusions des observateurs, les Etats-Unis ont salué le bon déroulement du scrutin.

"Sur la base des évaluations d'observateurs locaux, internationaux et de notre propre mission d'observation, l'ambassade des Etats-Unis pense que l'élection s'est extraordinairement bien passée", peut-on lire dans un communiqué diffusé par l'ambassade américaine à Conakry.

"Il y a bien sûr eu quelques problèmes techniques importants dans des bureaux de vote, en particulier dans le Nord", a reconnu Alexander Graf Lambsdorff, chef de la mission d'observateurs de l'UE.

"Mais les Guinéens ont saisi cette occasion de choisir l'avenir de leur pays en désignant leur dirigeant d'une manière libre et équitable. Nous verrons ce qu'il se passera dans les prochains jours", a déclaré Lambsdorff sur RFI.

Dans le nord du pays, certains électeurs ont découvert en arrivant dans les bureaux de vote que leur nom ne figurait pas sur les listes électorales, a encore indiqué Lambsdorff, sans préciser si cela pouvait avoir un impact sur la crédibilité des résultats.

Cet optimisme doit toutefois être tempéré par la situation de la capitale, Conakry, où les infrastructures sont en ruines et une grande partie de la population vit sans électricité et sans eau courante.

"Les défis sont gigantesques", a estimé Said Djinnit, émissaire du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, pour l'Afrique de l'Ouest.

"Le nouveau gouvernement devra reconstruire l'Etat et ses infrastructures, rétablir les bases de l'économie et s'engager dans un processus de réconciliation", a-t-il dit dans une interview à Reuters dimanche soir.

Après la mort de Lansana Conté qui a laissé un vide politique, la Guinée a vécu une période chaotique marquée par une répression militaire sanglante qui avait fait plus de 150 morts en septembre de la même année.

Quelques semaines plus tard, le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, avait été blessé dans une tentative d'assassinat et ses successeurs avaient promis de rendre le pouvoir aux civils.

Pierre Sérisier pour le service français