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Berlin soutient la rébellion libyenne, les combats s'éternisent

Les insurgés libyens ont reçu lundi le soutien officiel d'une puissance de poids, l'Allemagne. "Nous partageons le même objectif - une Libye sans Kadhafi", a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle (photo), lors d'une conférence de p

Les insurgés libyens ont reçu lundi le soutien officiel d'une puissance de poids, l'Allemagne. "Nous partageons le même objectif - une Libye sans Kadhafi", a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle (photo), lors d'une conférence de p - -

Les insurgés libyens ont reçu lundi le soutien officiel d'une puissance de poids, l'Allemagne, quatre mois après leur soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi.

"Nous partageons le même objectif - une Libye sans Kadhafi", a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, lors d'une conférence de presse à Benghazi, capitale de la Cyrénaïque où siège le CNT.

Berlin, critiqué pour s'être abstenu de participer aux opérations militaires internationales engagées fin mars en Libye, rejoint ainsi la France, l'Italie, le Qatar ou les Emirats arabes unis dans la reconnaissance du CNT comme instance de représentation légitime du peuple libyen.

"Le fait que nous ne participions pas à l'intervention militaire ne veut pas dire que nous sommes neutres", a déclaré Guido Westerwelle.

Cette décision accentue les pressions sur le régime du dirigeant libyen, au pouvoir depuis près de 42 ans, dont les puissances occidentales ne cessent de dire que les jours sont comptés mais qui continue à résister aux frappes aériennes de l'Otan, aux sanctions internationales et aux défections au sein de son entourage.

La télévision libyenne l'a montré dimanche soir jouant aux échecs avec le président russe de la Fédération internationale d'échecs (Fide) dans sa résidence de Tripoli. Kirsan Ilioumjinov a témoigné du calme de son adversaire malgré les bombardements quasi quotidiens qui visent son complexe de Bab al Azizia.

LES REBELLES REPOUSSÉS À BREGA

Des combats ont éclaté samedi dans la ville de Zaouïah, à seulement 50 km à l'ouest de Tripoli. Les rebelles y ont vu le signe que le conflit tourne en faveur de leur camp.

Mais lundi, un porte-parole des rebelles joint plusieurs fois au cours du week-end pour rendre compte de la situation ne répondait plus au téléphone.

L'autoroute côtière reliant Tripoli à la frontière tunisienne, qui avait été coupée en raison des affrontements, a été rouverte.

Un groupe de journalistes étrangers dans la capitale libyenne a fait le voyage jusqu'à la Tunisie lundi matin, escorté par les autorités. Il a emprunté la grande route et au contraire des jours précédents, n'a pas fait de détour à l'approche de Zaouïah.

Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont également repoussé une attaque des insurgés sur la ville pétrolière de Brega, dans l'Est, en dépit du soutien aérien fourni par l'Otan.

Les rebelles disent avoir perdu au moins quatre hommes dans la bataille entre Brega et Ajdabiah, où les combats s'étaient amenuisés ces dernières semaines. Les médecins de l'hôpital de Benghazi ont compté au moins 65 blessés.

"Nous les avons attaqués les premiers mais ils ont répliqué. Nous avons tenté d'entrer dans Brega mais c'était difficile", a témoigné dimanche Haithan Elgweï, un combattant rebelle ayant raccompagné des blessés vers Benghazi. D'après son récit, un groupe de 130 insurgés a participé à l'assaut sur Brega.

La télévision d'Etat libyenne a montré lundi les images d'Abou Bakr Djaber Younès, de facto ministre de la Défense de Kadhafi, visitant la ligne de front à Brega.

VIOLENTS BOMBARDEMENTS SUR ZENTANE

Sur le front occidental, les rebelles qui tiennent Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, s'efforcent de progresser plus à l'ouest, vers la ville de Zlitane. Six d'entre eux ont été tués dimanche par des tirs de roquettes, selon des sources médicales.

Dans le djebel Nafoussa, les montagnes au sud-ouest de Tripoli, la ville insoumise de Zentane est soumise aux bombardements des forces kadhafistes, les plus violents depuis des semaines, a déclaré un rebelle.

Ce représentant des insurgés, prénommé Abdoulrahmane, a fait état d'un bilan de neuf morts et plus de 40 blessés pour la seule journée de dimanche.

"Les révolutionnaires ont capturé plusieurs mercenaires et des officiers de l'armée libyenne, certains étaient blessés et ont été soignés", a-t-il dit. "Il n'y a pas eu de bombardement aujourd'hui. C'est calme pour le moment."

A Addis Abeba, siège de l'Union africaine, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a exhorté les dirigeants africains à couper les ponts avec Mouammar Kadhafi.

Par Maria Golovnina

Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français