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Benjamin Netanyahu joue la fermeté avant sa visite à Washington

A quelques heures d'une visite à Washington, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (ici avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon en visite dans la région) a averti que les pressions internationales n'empêcheraient pas l'Etat juif de pour

A quelques heures d'une visite à Washington, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (ici avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon en visite dans la région) a averti que les pressions internationales n'empêcheraient pas l'Etat juif de pour - -

par Jeffrey Heller JERUSALEM - Les pressions internationales n'empêcheront pas l'Etat juif de poursuivre ses constructions à Jérusalem, avertit le...

par Jeffrey Heller

JERUSALEM (Reuters) - Les pressions internationales n'empêcheront pas l'Etat juif de poursuivre ses constructions à Jérusalem, avertit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à quelques heures d'une visite à Washington.

Le chef du gouvernement israélien a précisé qu'il avait écrit à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton pour lui faire part de sa détermination.

"Notre politique à propos de Jérusalem est la même que celle qui a été suivie par tous les gouvernements israéliens depuis 42 ans, elle ne change pas. En ce qui nous concerne, construire à Jérusalem, c'est comme construire à Tel Aviv", a déclaré Netanyahu en conseil des ministres.

La question épineuse des colonies, qui s'accompagne d'un regain de violence en Cisjordanie où quatre Palestiniens ont trouvé la mort au cours du week-end, a donné lieu ces dernières semaines à une brusque tension entre Israël et son allié historique américain.

L'annonce, le 9 mars en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, d'un projet de construction de 1.600 nouveaux logements dans la colonie juive de Ramat Shlomo, un secteur proche de Jérusalem-Est annexé par Israël après la guerre des Six-Jours de juin 1967, a fait capoter la reprise de pourparlers indirects auxquels les Palestiniens venaient juste de donner leur aval.

Benjamin Netanyahu s'est efforcé par la suite d'apaiser les tensions avec Washington créées par cet incident. Hillary Clinton, qui avait jugé "insultante" la décision concernant Ramat Shlomo, a indiqué jeudi qu'au cours d'une conversation téléphonique, le Premier ministre israélien avait répondu de manière "utile et fructueuse" à ses préoccupations.

Clinton n'a pas donné de détails mais la presse israélienne croit savoir que la chef de la diplomatie américaine n'a pas réussi à convaincre Netanyahu de geler le projet de Ramat Shlomo, qui a en revanche promis d'autres mesures pour "établir la confiance", comme la libération de prisonniers palestiniens ou un allègement du blocus de la bande de Gaza.

Benjamin Netanyahu quittera Israël dimanche soir pour se rendre à Washington, après un entretien avec l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell qui s'efforce de relancer les pourparlers israélo-palestiniens gelés depuis décembre 2008 et l'offensive israélienne sur la bande de Gaza.

QUATRE PALESTINIENS TUÉS EN DEUX JOURS

A Washington, Netanyahu prendra la parole devant le puissant groupe de pression pro-israélien AIPAC et rencontrera des dirigeants du Congrès.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui s'est rendu dimanche dans la bande de Gaza, a déclaré que Netanyahu rencontrerait le président Barack Obama, ce qu'a confirmé un responsable israélien. L'entretien aura lieu mardi.

Le voyage de Netanyahu se déroulera dans un contexte de violence en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, où les manifestations de Palestiniens se multiplient contre une politique israélienne qui vise selon eux à étendre le contrôle d'Israël sur des territoires arabes.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale indivisible, ce que ne reconnaît pas la communauté internationale. Les Palestiniens, quant à eux, veulent faire de Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville, la capitale de leur futur Etat.

Selon Nabil Abou Rdainah, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, les Israéliens n'ont répondu que pas une "plus grande escalade" aux efforts de la communauté internationale pour relancer les efforts de paix.

L'armée israélienne a tué dimanche deux Palestiniens qui essayaient de poignarder un soldat en Cisjordanie, portant à quatre le nombre de personnes tuées en deux jours dans le territoire.

Samedi, des affrontements avaient opposé des soldats israéliens à des jeunes lanceurs de pierres palestiniens dans le village d'Irak Bourine, près de Naplouse. Un adolescent de 16 ans avait été tué sur le coup et un deuxième de 17 ans a succombé dimanche à ses blessures.

Dimanche encore, près de Bethléem, une centaine de jeunes Palestiniens ont affronté les forces de sécurité israéliennes, a déclaré Tsahal.

Les Palestiniens réclament que les questions centrales les opposant aux Israéliens - comme les frontières et l'avenir de Jérusalem - soient abordées lors de discussions indirectes.

Dans ses commentaires en conseil des ministres, Benjamin Netanyahu a semblé offrir une ouverture à George Mitchell en déclarant que chaque partie était libre de formuler ses positions lors de ces négociations dites de "proximité".

Mais il a souligné qu'une "vraie solution aux questions centrales (...) ne pourra être obtenue que par le biais de négociations de paix directes".

Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français