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Benjamin Netanyahu invite les colons à la retenue

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche les colons juifs à la retenue à quelques heures de l'expiration du moratoire sur les constructions neuves dans les implantations juives. /Photo prise le 21 septembre 2010/REUTERS/David Bui

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche les colons juifs à la retenue à quelques heures de l'expiration du moratoire sur les constructions neuves dans les implantations juives. /Photo prise le 21 septembre 2010/REUTERS/David Bui - -

par Crispian Balmer et Allyn Fisher-Ilan JERUSALEM (Reuters) - Benjamin Netanyahu a appelé dimanche les colons juifs à la retenue à quelques heures...

par Crispian Balmer et Allyn Fisher-Ilan

JERUSALEM (Reuters) - Benjamin Netanyahu a appelé dimanche les colons juifs à la retenue à quelques heures de l'expiration du moratoire sur les constructions neuves dans les implantations juives.

De son côté, Mahmoud Abbas a assuré que les Palestiniens ne quitteraient pas immédiatement les pourparlers de paix directs en cas de refus israélien de proroger le moratoire, qui expire à minuit en Israël (22h00 GMT). Benjamin Netanyahu a déjà prévenu qu'il ne serait pas reconduit mais a proposé de limiter les futures constructions.

"Le Premier ministre (israélien) appelle les habitants de Judée et Samarie (ndlr, la Cisjordanie) et les partis politiques à faire montre de retenue et de responsabilité aujourd'hui et à l'avenir, à l'image de la retenue et de la responsabilité dont ils ont fait montre tout au long des mois de ce moratoire", peut-on lire dans un communiqué diffusé par les services de Benjamin Netanyahu

Certains alliés du Premier ministre, dont des membres du Likoud, son parti, prévoient de marquer la fin du moratoire en assistant ce dimanche à une cérémonie de "pose de la première pierre" dans la colonie isolée de Revava, dans le nord de la Cisjordanie.

Dans les colonnes du quotidien Al Hayat, le président de l'Autorité palestinienne annonce que les Palestiniens ne se retireront pas immédiatement des pourparlers de paix si Israël ne le prolonge pas.

Autre signe d'un possible compromis qui éloignerait la menace d'une rupture des négociations: le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a estimé qu'il y avait plus d'une chance sur deux que le processus se poursuive.

Mahmoud Abbas a fait de cette prolongation un préalable à la poursuite des pourparlers. Mais au journaliste d'Al Hayat lui demandant s'il se retirerait immédiatement des négociations si Israël met fin à ce "gel", il répond: "Non, nous nous retournerons vers les institutions palestiniennes et le comité de suivi (de la Ligue) arabe."

Ce comité, précise-t-on dans son entourage, pourrait se réunir "dans les prochains jours" au Caire.

A la tribune des Nations unies, Abbas a parallèlement promis de tout faire pour favoriser la réussite des négociations mais a demandé aux Israéliens de choisir "entre la paix et la poursuite de la colonisation".

QUEL COMPROMIS POSSIBLE ?

Ces dernières heures, diplomates américains, israéliens et palestiniens se sont efforcés de trouver un compromis, multipliant notamment les contacts en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

Netanyahu a demandé à un de ses émissaires de prolonger son séjour aux Etats-Unis "spécifiquement pour traiter ce problème", a dit à Reuters un responsable israélien ayant requis l'anonymat.

Ehud Barak est également à New York. "Je pense que les chances de parvenir à accord mutuellement accepté sur le moratoire sont à 50-50, je pense même que les chances d'avoir un processus de paix sont bien plus élevées", a-t-il dit dans une interview accordée à la BBC.

Jeudi, le président américain Barack Obama a expressément demandé à Israël de prolonger le moratoire lors d'un discours à l'assemblée des Nations unies.

L'administration américaine a mis tout son poids dans la reprise des négociations, ouverte formellement le 2 septembre à Washington. "Nous faisons tout ce que nous pouvons pour maintenir les négociations directes entre les deux parties", a déclaré samedi soir le porte-parole du département d'Etat, P.J. Crowley.

George Mitchell, l'émissaire d'Obama au Proche-Orient, s'est entretenu une demi-heure samedi avec Mahmoud Abbas, qui aura lundi un déjeuner de travail à l'Elysée avec Nicolas Sarkozy.

Côté israélien, on confirme que les efforts pour trouver un compromis de dernière minute étaient "très intenses ces derniers jours" et impliquaient Netanyahu, le vice-président américain Joe Biden et Tony Blair, ancien Premier ministre britannique et actuel émissaire du "quartet" des médiateurs internationaux.

Aucune source n'a pu préciser ce que pourrait être un éventuel compromis. Une possibilité, émise par des officiels israéliens, serait une reprise partielle des constructions uniquement dans les colonies qu'Israël n'entend céder selon aucun traité de paix.

Mais pour les Palestiniens, une colonie correspond à l'occupation d'une terre qu'ils réclament pour créer leur Etat, et ils n'ont pas dit si cette formule pouvait être acceptée.

Avec Manuela Badawy à New York; Clément Guillou et Henri-Pierre André pour le service français