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Bélarus: une centaine de manifestants condamnés

Interpellation par la police biélorusse lors de manifestations à Minsk, le 25 mars 2017

Interpellation par la police biélorusse lors de manifestations à Minsk, le 25 mars 2017 - Sergei Gapon, AFP/Archives

Une centaine de personnes ont été jugés à Minsk en Biélorussie, après les manifestations contre le président samedi. Les accusés ont écopé de plusieurs jours de prison ou de lourdes amendes.

Plus de 100 personnes ont été jugées lundi à Minsk et condamnées à quelques jours de détention ou à de lourdes amendes, après avoir été arrêtées samedi lors de manifestations d'une rare ampleur contre le président autoritaire Alexandre Loukachenko.

Environ 111 personnes ont comparu devant un tribunal de Minsk, a annoncé l'organisation de défense des droits de l'Homme Viasna, en précisant que les procès de 20 autres personnes s'étaient ouverts dans différentes villes du pays.

La majorité des accusés ont écopé de 4 à 15 jours de détention, à l'exception d'un manifestant qui a été condamné à 25 jours d'emprisonnement, a indiqué Viasna, dont les membres n'étaient pas autorisés à assister aux procès.

Jugé depuis son lit d'hôpital

L'un des dirigeants d'un parti d'opposition non autorisé, Vitali Rimachevski, a été condamné à une amende de près de mille euros, une somme importante dans cette ex-république soviétique.

Jugé directement depuis son lit d'hôpital, le militant et politologue Ales Lagvinets, blessé lors de la manifestation, a été condamné à 10 jours de détention, selon Viasna.

"Malgré les déclarations des Occidentaux sur le fait que la répression politique est inacceptable, le pouvoir continue à étouffer toute protestation populaire", a regretté auprès de l'AFP le directeur de Viasna, Ales Beliatski.

Interpellation par la police biélorusse lors de manifestations à Minsk, le 25 mars 2017
Interpellation par la police biélorusse lors de manifestations à Minsk, le 25 mars 2017 © Sergei Gapon, AFP/Archives

Président depuis 23 ans

"La crise économique et politique se renforce, donc cette répression ne va mener à rien de bon pour le pouvoir", a-t-il prévenu, alors que l'ONG a également été la cible d'un raid de la police, qui a brièvement interpellé certains de ses membres.

Alexandre Loukachenko, qui dirige le Bélarus sans partage depuis 23 ans, est confronté depuis plusieurs semaines à un mouvement sans précédent depuis plusieurs années après l'introduction d'une nouvelle taxe visant les chômeurs.

Samedi, les forces de l'ordre ont interpellé plusieurs centaines de manifestants à Minsk, en frappant certains, alors qu'un millier de personnes s'étaient réunies dans le centre de la capitale lors d'une journée de mobilisation de l'opposition.

Chute du pouvoir d'achat

La répression de ces manifestations pacifiques tranche avec la détente observée depuis un an et demi sur fond de rapprochement avec les Occidentaux.

L'Union européenne a sommé samedi Minsk de "libérer immédiatement" les manifestants interpellés, estimant que cette "répression" est "en contradiction avec la politique de démocratisation du Bélarus et ses engagements internationaux".

Le Bélarus, 9,5 millions d'habitants, vient de subir deux ans d'une lourde crise économique, due aux difficultés du partenaire russe et qui a été marquée par une chute du pouvoir d'achat.

G.D. avec AFP