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Barack Obama salue les soldats américains de retour d'Irak

Barack Obama a salué mercredi le retour de soldats américains d'Irak, marquant symboliquement la fin de neuf années d'un conflit qui a infligé un tort durable à l'image des Etats-Unis dans le monde et mis leur armée à rude épreuve. /Photo prise le 14 déce

Barack Obama a salué mercredi le retour de soldats américains d'Irak, marquant symboliquement la fin de neuf années d'un conflit qui a infligé un tort durable à l'image des Etats-Unis dans le monde et mis leur armée à rude épreuve. /Photo prise le 14 déce - -

par Caren Bohan FORT BRAGG, Caroline du Nord (Reuters) - Barack Obama a salué mercredi le retour de soldats américains d'Irak, marquant...

par Caren Bohan

FORT BRAGG, Caroline du Nord (Reuters) - Barack Obama a salué mercredi le retour de soldats américains d'Irak, marquant symboliquement la fin de neuf années d'un conflit qui a infligé un tort durable à l'image des Etats-Unis dans le monde et mis leur armée à rude épreuve.

S'adressant aux soldats sur la base de Fort Bragg, en Caroline du Nord, le président américain a tenu à marquer "un moment historique de la vie de notre pays et de notre armée".

"Etant votre commandant en chef, je suis fier, au nom de la nation reconnaissante, de vous dire enfin ces mots: bienvenue au pays, bienvenue au pays, bienvenue au pays", a-t-il dit sous les vivats des milliers de soldats réunis dans un immense hangar.

Quatre mille cinq cents soldats américains et au moins 60.000 Irakiens ont péri durant le conflit depuis l'invasion de mars-avril 2003. Tout compris, la guerre d'Irak aura coûté plus de mille milliards de dollars, a dit mardi le président Obama.

Environ 5.500 soldats américaines se trouvent encore en Irak, un chiffre à comparer avec les 170.000 présents au plus fort du conflit.

Barack Obama aurait sans doute préféré conserver quelques milliers d'instructeurs sur le terrain afin d'entraîner les forces de sécurité irakiennes, mais les divisions au sein même du gouvernement de Bagdad ont empêché tout accord sur ce sujet.

Mettre fin au conflit irakien, avec le retour des dernières troupes américaine, prévu ce mois-ci, était une promesse du candidat Obama, qui l'a aidé à l'emporter en 2008.

L'achèvement du retrait américain d'Irak permet à la Maison blanche de concentrer davantage son action sur l'Afghanistan ainsi que sur les problèmes économiques des Etats-Unis.

MANIFESTATION À FALLOUDJA

Barack Obama espère en outre que tenue, cette promesse serve ses ambitions pour le scrutin de 2012.

La fin annoncée du conflit irakien continue de susciter des débats enflammés aux Etats-Unis et de nombreux spécialistes de la question moyen-orientale estiment qu'il faudra des années avant de tirer des enseignements historiques clairs.

Pour les adversaires de Barack Obama, que ce soit les républicains engagés dans la course à l'investiture ou les experts néo-conservateurs, la date de ce retrait obéit à une stratégie électorale du président démocrate.

Selon eux, elle met en péril les avancées enregistrées sur le terrain et renforce la position de l'Iran.

Mitt Romney, l'un des prétendants les plus en vue dans la course à l'investiture républicaine pour 2012, a déclaré dans une lettre ouverte à Obama, parue mercredi, que "les formules de bienvenue destinées à nos soldats de retour ne suffisent pas". Il est à ses yeux "honteux" que les anciens combattants d'Irak se retrouvent davantage exposés au chômage que la moyenne de la population active américaine.

A Falloudja en Irak, 3.000 personnes ont brûlé des drapeaux américains, brandi des banderoles et défilé dans les rues pour fêter à leur façon le retrait des troupes américaines de leur ville, ancien bastion de l'insurrection sunnite et théâtre de certains des plus durs combats du conflit irakien.

"Falloudja: la ville de la résistance", pouvait-on lire sur les banderoles, qui côtoyaient des portraits d'habitants tués par les forces américaines après l'invasion de 2003.

Falloudja, ville principale de la province désertique d'Anbar, a servi de base pour les insurgés irakiens après l'invasion, et a connu deux batailles majeures en 2004. Des centaines d'Irakiens avaient été tués dans des combats et des milliers d'autres avaient dû alors fuir la ville.

Avec Matt Spetalnick; Pierre Sérisier et Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser