Autriche: qui occupera la maison natale d'Hitler?

La maison natale d'Adolf Hitler est vide depuis trois ans. L'Etat autrichien a des difficultés à trouver une administration prête à s'y installer.

Le dernier casse-tête de l'Etat autrichien? La maison natale d'Hitler, à Braunau-am-Inn, près de la frontière allemande. Coloué depuis 1972 par l'État et la municipalité à des propriétaires privés pour empêcher qu'il ne puisse devenir un éventuel lieu de pèlerinage néo-nazi, l'imposant bâtiment classé de 800 m2 est sans occupant depuis trois ans.

Sa propriétaire actuelle, dont l'identité n'a pas été révélée, a dernièrement refusé l'installation d'une université populaire et d'un centre caritatif d'aide à l'insertion des immigrés, comme le proposaient l'État et la commune. Elle aurait refusé d'autres offres d'achat formulées par l'État autrichien a en raison d'un prix jugé insuffisant, déplore le ministre de l'Intérieur.

Après une polémique'Etat tente donc désespérément de chercher un locataire parmi son administration. Le ministère de l'Intérieur souhaite désormais que toutes les administrations susceptibles d'êtres intéressées par ces locaux se manifestent au plus vite, a indiqué mardi le responsable du dossier, Hermann Feiner, soulignant espérer des réponses "d'ici à la fin de l'année".

Un loyer de 4.600 euros par mois

La bâtisse où le dictateur nazi né en 1889 a vécu jusqu'à l'âge de trois ans coûte en effet "4.600 euros par mois" de loyer aux finances publiques, selon Hermann Feiner.

Le bail, conclu en 1972, stipule que le bâtiment ne peut être utilisé que pour des activités "socio-éducatives". Il accorde en outre à ses propriétaires un droit de regard sur le choix des occupants. Par le passé, la maison avait notamment abrité un centre de formation d'apprentis et un atelier pour handicapés.

Une plaque commémorative, gravée sur une pierre extraite de la carrière de l'ancien camp de concentration de Mauthausen, a été apposée en 1989 sur le trottoir par la municipalité de Braunau-am-Inn pour mettre en garde contre le fascisme.

A. K. avec AFP