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Audacieuse attaque du parlement tchétchène, quatre morts

Quatre personnes ont été tuées lors d'une attaque menée par des rebelles contre le parlement de Tchétchénie, à Grozny, illustrant à nouveau l'incapacité de la Russie à mater l'insurrection islamiste dans cette république où Moscou a déjà livré deux guerre

Quatre personnes ont été tuées lors d'une attaque menée par des rebelles contre le parlement de Tchétchénie, à Grozny, illustrant à nouveau l'incapacité de la Russie à mater l'insurrection islamiste dans cette république où Moscou a déjà livré deux guerre - -

GROZNY, Russie (Reuters) - Quatre personnes ont été tuées lors d'une attaque menée par des rebelles contre le parlement de Tchétchénie, mardi,...

GROZNY, Russie (Reuters) - Quatre personnes ont été tuées lors d'une attaque menée par des rebelles contre le parlement de Tchétchénie, mardi, illustrant à nouveau l'incapacité de la Russie à mater l'insurrection islamiste dans cette république où Moscou a déjà livré deux guerres.

Les assaillants ont fait irruption dans les locaux du parlement, dans le centre de la capitale Grozny à 08h45 (04h45 GMT), au moment où les parlementaires arrivaient sur leur lieu de travail.

L'un des agresseurs a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui tandis que deux autres agresseurs ont fait usage de leurs armes à feu en criant "Allahu Akbar" (Dieu est le plus grand), rapporte un journaliste de Reuters qui s'est entretenu avec un témoin présent devant le parlement.

Les deux assaillants se sont ensuite retranchés au rez-de-chaussée du bâtiment et se sont fait exploser lorsque les forces loyalistes du leader tchétchène Ramzan Kadirov ont donné l'assaut.

"Une opération spéciale pour détruire les insurgés a eu lieu", a dit Kadirov dans un bref communiqué. Tous les députés et autres employés présents dans les locaux ont été libérés, a-t-il précisé

L'agence de presse Interfax a rapporté que les rebelles avaient pris des otages, mais il n'a pas été possible de confirmer cette information.

Au moins 17 personnes ont été blessées dans cette attaque, l'une des plus audacieuses perpétrées à Grozny depuis des années.

PARI SUR KADIROV

Cette nouvelle attaque confirme l'incapacité de Moscou à contenir l'insurrection islamiste grandissante dans le Nord-Caucase, région où pauvreté et chômage, mais également les rivalités claniques et le comportement des forces de l'ordre favorisent l'engagement des jeunes dans la violence.

Après avoir mené deux guerres dans cette république frontalière de la Géorgie, le Kremlin affirmait avoir obtenu la victoire sur les séparatistes tchétchènes en lutte depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.

En novembre 2009, le président Dmitri Medvedev admettait toutefois que l'instabilité dans le Nord-Caucase constituait le principal problème intérieur de la Russie.

Le gouvernement russe a injecté des sommes d'argent considérables pour reconstruire Grozny, la principale ville du pays dévastée par les conflits.

Ramzan Kadirov, soutenu par le pouvoir moscovite, n'hésite pas à affirmer que la Tchétchénie est un territoire plus pacifié que le Daghestan ou l'Ingouchie, régions voisines également en proie à l'instabilité.

L'option politique du Premier ministre Vladimir Poutine demeure le soutien à Kadirov, ancien rebelle qui a rallié le camp de la Russie lors de la deuxième guerre.

"Le pari fait sur Kadirov qui a promis de reprendre le contrôle de la situation s'est révélé erroné", juge Evgueni Volk, analyste politique à la Fondation Eltsine, groupe d'experts moscovite.

Après l'attaque de mardi, Poutine et Medvedev se sont entretenus avec Kadirov au téléphone, nouveau signe du soutien du pouvoir central au dirigeant tchétchène.

"Le potentiel de cette insurrection est immense, elle est constamment entretenue par le chômage et la pauvreté", estime Evgueni Volk. "Je pense que le Kremlin est désormais à court d'idées pour trouver une solution au problème".

Rédaction de Moscou, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser