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Attaque d'un village sunnite du sud de Bagdad, 25 morts

ATTAQUE D'UN VILLAGE SUNNITE DU SUD DE BAGDAD

ATTAQUE D'UN VILLAGE SUNNITE DU SUD DE BAGDAD - -

BAGDAD - Vingt-cinq personnes ont été tuées vendredi soir dans l'attaque d'un village sunnite du sud de Bagdad, apprend-on samedi de sources...

par Khalid al Ansari

BAGDAD (Reuters) - Des hommes portant des uniformes militaires de style américain et soupçonnés d'être proches d'Al Qaïda ont commis un massacre vendredi dans un village sunnite au sud de Bagdad, ont annoncé les autorités irakiennes.

Vingt-quatre personnes, dont cinq femmes, ont été retrouvées menottées et abattues de balles dans la tête dans l'enclave sunnite d'Alboussaïfi, dans le sud de la province de Bagdad, a précisé le général Kassim al Moussaoui, porte-parole de la Sûreté de Bagdad.

Les forces de sécurité irakiennes ont arrêté 25 personnes et continuaient à fouiller cet ancien bastion d'Al Qaïda à la recherche des assassins.

La plupart des victimes étaient des membres des forces de sécurité ou de l'organisation Sahoua (les Fils de l'Irak), composée d'anciens insurgés sunnites ralliés aux forces américaines pour combattre al Qaïda.

"C'est l'oeuvre d'Al Qaïda", a affirmé un dirigeant de Sahoua souhaitant conserver l'anonymat.

De source proche des services de renseignement irakiens, on précise que le massacre a été commis par un commando composé de 10 à 15 hommes déguisés en soldats américains et parlant anglais.

Ils ont fait appel à un traducteur pour communiquer avec les villageois, mais ceux-ci ne croient pas qu'ils étaient américains.

RÉFÉRENDUM SADRISTE

De même source, on fait état d'efforts d'Al Qaïda pour se réorganiser dans cette zone à la faveur du vide actuel du pouvoir politique.

Près d'un mois après des élections législatives qui se sont soldées par un résultat indécis, les partis nationaux sont engagés dans des tractations pour former une majorité parlementaire.

L'alliance laïque de l'ancien Premier ministre chiite Iyad Allawi, qui a capté le vote de la minorité sunnite, a devancé de peu celle, à dominante chiite, du chef du gouvernement sortant Nouri al Maliki.

Ce dernier tente de conclure un pacte de gouvernement avec l'Alliance nationale irakienne, coalition de partis chiites où figurent notamment le courant politique du jeune imam radical Moktada Sadr.

Ce dernier, qui ne pardonne pas à Maliki la mise au pas en 2008 de ses miliciens de l'Armée du Mahdi, organisait vendredi et samedi un référendum dans tout l'Irak pour choisir le futur Premier ministre parmi six personnalités, dont Allaoui et Maliki.

Allaoui a mis en garde contre une recrudescence de la violence si les chiites s'entendaient pour écarter du pouvoir son bloc laïque Irakia.

Marc Delteil, pour le service français, édité par Eric Faye