Vol MH370: un satellite militaire français a repéré des débris

Un satellite militaire français a repéré des débris dans la nouvelle zone de recherche de l'avion disparu, à 2.500 km des côtes australiennes. Comment faire parler ces "échos radar"? Quelles informations peut-on en tirer?

Depuis la disparition mystérieuse du Boeing 777 de Malaysia Airlines le 8 mars, pistes et fausses pistes se multiplient. Tandis que les opérations se concentrent depuis jeudi sur l'extrême sud de l'océan Indien, à 2.500 km de la ville australienne de Perth -dans l'une des zones les plus inhospitalières de la planète- un satellite militaire français a repéré ce week-end des débris en réalisant des échos radar dans cette zone.

On y voit "ce qui ressemble à des objets à proximité du couloir sud", zone possible d'une chute de l'avion, a indiqué le ministère malaisien des Transports dans un communiqué. Moins précis que des images radars, que disent ces "échos"?

Un satellite militaire optique pour localiser les objets

• Les échos radar, c'est quoi? Des satellites émettent des ondes radar vers le sol sous forme d'impulsion dont ils enregistrent des échos déformés par la surface de l'océan. Traduction: dans le cas du satellite français, des ondes se sont heurtées à des objets dans la zone de recherche. Cependant, elles ne permettent pas de distinguer précisément ces débris. Pour produire une "image radar", il faut utiliser un système radar spécialement prévu à cet effet.

• Pas suffisant pour obtenir une image. Pour en savoir plus, la France utilise un satellite militaire optique pointé dans la même direction pour prendre des photos et récupérer des informations plus claires dès lundi. Ces photos permettraient de connaître la taille de ces débris et surtout leur localisation.

Les capteurs optiques permettent de récupérer différents types d’images. Il se distinguent des échos car ils ne peuvent pas prendre d’images de nuit et ne "voient" pas à travers les nuages.

Des produits hautement inflammables dans l'avion

De son côté, la Chine a lancé la même démarche. Samedi, un satellite chinois a également détecté des objets flottants dans le couloir sud de l'océan Indien. Les autorités ont diffusé un cliché pris le 18 mars et montrant une forme de 22 mètres de long et large de 13 mètres. Une image qu'a publiée également la télévision publique chinoise CCTV.

Trois pays, l'Australie, la Chine et la France, ont repéré des objets grâce à des satellites. Cependant, selon les autorités australiennes, certains de ces débris aperçus par satellite seraient des palettes de bois et des sangles. Impossible de savoir si ces objets appartenaient à l'avion pour le moment.

En revanche, la compagnie aérienne Malaysia Airlines a reconnu que le Boeing 777 évaporé transportait des produits hautement inflammables. Il s'agirait de "petites batteries lithium-on, considérées par l'Organisation internationale de l'aviation civile comme des produits dangereux", rapporte le Daily Mail. Les passagers et l'équipage auraient-ils pu perdre connaissance en inhalant des fumées toxiques? Le mystère reste entier.

Laure Beaudonnet I vidéo: N. de Labareyre et Y. Le Moignic