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Asie

Un Britannique arrêté pour avoir traité de "pénis de cheval" un met kirghize

Préparation du "tchoutchouk", une saucisse de cheval.

Préparation du "tchoutchouk", une saucisse de cheval. - Evgeni Zotov - Flickr

Un Britannique travaillant au Kirghizstan a posté sur Facebook une photo de "tchoutchouk", traitant ce plat traditionnel de "pénis de cheval". Arrêté dimanche, il risque jusqu'à cinq ans de prison.

Un Britannique travaillant dans une mine d'or au Kirghizstan a été arrêté dimanche et risque jusqu'à cinq ans de prison pour avoir qualifié de "pénis de cheval" un met traditionnel kirghize.

Michael Mcfeat, qui occupe un poste intermédiaire au sein de la société canadienne Centerra Gold, propriétaire de la mine de Kumtor, a été arrêté tôt dimanche matin, accusé d'incitation à la haine raciale.

Pétition

Il risque trois à cinq ans de prison pour avoir posté jeudi sur Facebook une image de ses collègues kirghizes à table et expliqué qu'à l'occasion des fêtes de fin d'année, certains Kirghizes faisaient la queue pour obtenir "une friandise spéciale, le pénis de cheval", a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère.

Il s'agit en réalité du "tchoutchouk", une saucisse de cheval, animal dont la viande est très recherchée par les Kirghizes et leurs voisins Kazakhes qui remettent les traditions nomades à l'honneur depuis la chute de l'URSS.

Son message a froissé les employés de la mine, qui ont observé en guise de protestation une grève de samedi à dimanche. "Plus de 120 employés de la mine de Kumtor", qui représente 10% de la production économique du Kirghizstan, ont signé une pétition pour que le Britannique soit arrêté, a affirmé le ministère dans son communiqué. 

Excuses

Peu avant son arrestation, Michael Mcfeat avait cependant publié un message pour présenter ses excuses aux Kirghizes. L'ambassade de la Grande-Bretagne est en contact avec les autorités locales et Centerra, et s'apprête à fournir l'aide consulaire nécessaire à Michael Mcfeat, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Le Kirghizstan voudrait revoir le statut de la mine de Kumtor, opérée entièrement par Centerra, dont il détient 32,7%. Il avait récemment proposé d'échanger ses parts dans Centerra contre une part de 50% dans la mine de Kumtor, mais a rompu les négociations le 22 décembre, annonçant qu'il ferait prochainement une nouvelle proposition.

V.R. avec AFP