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Troisième jour d'affrontements à Damas, Kofi Annan à Moscou

POURSUITE DES COMBATS DANS DAMAS

POURSUITE DES COMBATS DANS DAMAS - -

par Erika Solomon et Mariam Karouny BEYROUTH (Reuters) - Les affrontements entre l'armée syrienne et les insurgés faisaient rage mardi à Damas pour...

par Erika Solomon et Mariam Karouny

BEYROUTH (Reuters) - Les affrontements entre l'armée syrienne et les insurgés faisaient rage mardi à Damas pour la troisième journée consécutive, donnant lieu à des combats d'une violence sans précédent en dix-sept mois de violences politiques en Syrie.

L'intensification des combats dans la capitale syrienne survient à quelques heures d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire international Kofi Annan, chargé de trouver une issue pacifique au conflit, et le président russe Vladimir Poutine, soutien indéfectible du régime de Damas.

Appuyées par des véhicules blindés, les forces du président syrien Bachar al Assad ont encerclé les districts contrôlés par les insurgés, à l'image du quartier sunnite de Midan dans le sud de Damas, sans toutefois parvenir à mettre en déroute les rebelles, a-t-on appris auprès de l'opposition.

Selon les insurgés, le quartier de Tadamon, situé à la périphérie de la capitale, est la cible de tirs d'artillerie et de tirs roquettes.

Selon le militant Yaacoub Hossein présent à Tadamon, les unités rebelles se sont dispersées pour éviter une répétition du scénario de Bab Amro, le quartier situé au coeur de la ville de Homs (centre), encerclé et rasé par les forces de sécurité en mars.

"Ils ont appris de Bab Amro à ne pas concentrer leurs forces. Donc les combattants se dispersent. Vous allez voir que les combats vont éclater d'un lieu à l'autre", a-t-il dit, joint par Skype.

A Midan, des habitants ont signalé la présence de tireurs d'élite sur les toits.

"Il y a des troupes partout. J'entends des ambulances. on dirait qu'il y a une guerre à Damas", a déclaré l'un d'eux.

Des images tournées par des opposants et reprises par la chaîne de télévision Al Djazira montrent des hommes en civil dissimulés derrière des sacs de sable tirant au fusil mitrailleur et au lance-roquettes.

Le gouvernement syrien n'a fait aucun commentaire, mais la télévision publique parle d'une opération militaire contre des "mouvements terroristes".

RENCONTRE ANNAN-POUTINE

La capitale était jusqu'ici considérée comme un bastion imprenable du pouvoir. "Quand vous pointez vos armes vers le coeur de Damas, vers Midan, vous avez perdu la ville. Les rebelles de la rue ont le soutien des familles de Damas", a assuré l'opposant Imad Moaz.

Selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH), proche de l'opposition, plus de 150 personnes ont été tuées pour la seule journée de lundi dans le pays. Au moins sept personnes ont été tuées à Damas, selon des militants.

Cette nouvelle vague de violences coïncide avec la visite de l'émissaire international Kofi Annan à Moscou, où il va tenter de convaincre la Russie d'accentuer la pression sur le président Bachar al Assad.

La Russie, qui a opposé son veto à deux reprises à des projets de résolution du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant la répression du soulèvement syrien, reste pour l'heure hostile aux sanctions prônées par les puissances occidentales.

S'adressant à la presse, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a une nouvelle fois rejeté lundi un projet de résolution britannique incluant une menace de sanctions à l'encontre du régime de Bachar al Assad.

A New York, l'ambassadeur britannique à l'Onu Mark Lyall Grant a annoncé de son côté que le projet de résolution serait mis au voix mercredi, malgré l'hostilité de la Russie.

Selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, les violences politiques ont fait depuis mars 2011 plus de 17.000 morts en Syrie. La Croix-Rouge qualifie désormais les combats de "conflit armé intérieur" autrement dit de guerre civile.

Jean-Philippe Lefief et Marine Pennetier pour le service français