Enfants bloqués en Thaïlande: retour sur 15 jours d'angoisse

Les premiers des douze enfants piégés dans une grotte thaïlandaise inondée sortent un à un de leur prison naturelle ce dimanche après-midi. Une opération périlleuse qui met fin à 15 jours d'enfermement.

Le calvaire des treize personnes prises au piège d'une grotte inondée en Thaïlande est sur le point de prendre fin. L'opération d'évacuation vient tout juste d'être lancée ce dimanche, et les premiers enfants libérés ont pu être évacués vers un hôpital de la région. Mais elle promet d'être périlleuse, car les enfants seront évacués un par un, accompagnés de deux plongeurs. Une mission qui risque encore de durer deux à trois jours, selon les autorités. Retour sur 15 jours d'angoisse.

C'est une mère qui donne l'alerte le samedi 23 juin, ne voyant pas revenir son fils après l'entraînement de football. Les vélos et chaussures de l'équipe sont retrouvées quelques heures plus tard juste à l'entrée de la grotte. Les recherches commencent, mais elles sont vite interrompues à cause de la nuit. Cette même nuit le niveau de l'eau dans la grotte monte fortement à cause de pluies importantes. Des plongeurs sont mobilisés.

Manque de visibilité et montée des eaux

Deux jours plus tard, le sauveteurs atteignent une première grande chambre à l'intérieur de la grotte. Dès le lendemain, le chef de la junte demande la "mobilisation de tous" pour les retrouver vivants et l'équipe de sauvetage monte à plusieurs centaines de personnes, dont des dizaines de plongeurs. L'eau atteint par endroit cinq mètres de haut, malgré la mise en place de pompes.

Quatre-cinq jours plus tard, l'eau continue de monter. Une troisième zone de ce réseau souterrain complexe est désormais inondée. Des plongeurs britanniques puis plusieurs dizaines de soldats américains, entre autres spécialistes internationaux, viennent prêter main forte.

Le sixième jour, vendredi, après une suspension des opérations de plongée à cause d'un niveau d'eau trop important en dépit des pompes installées, les recherches aquatiques reprennent. Des secouristes explorent une nouvelle voie d'accès, une cheminée à l'aplomb de la grotte et les sauveteurs lancent des kits de survie, avec nourriture et téléphones portables.

Mais les plongeurs luttent avec une eau boueuse, sans visibilité, limitant fortement leur progression par l'entrée principale, inondée. Ce n'est que le dimanche, soit une semaine après le début de leur enfermement, lorsque la pluie cesse enfin, que les secours réussissent à établir une base opérationnelle avancée dans la cavité, à trois kilomètres de l'entrée.

Les enfants ravitaillés

Le lendemain soir, soit neuf jours après, ils retrouvent les enfants sains et saufs. "Merci, merci" ont été leurs premiers mots lors de l'arrivée des sauveteurs. Des vivres et des médicaments leur sont acheminés dès le mardi. Des médecins rejoignent les enfants et évaluent leur capacité à plonger, dès mardi ou dans plusieurs jours si besoin. Le pompage continue pour faire baisser l'eau au maximum et rendre l'évacuation moins difficile.

Le onzième jour, la marine thaïlandaise publie une deuxième vidéo montrant les enfants qui se disent "en bonne santé". Les sauveteurs espèrent toujours pouvoir, à l'aide de pompes, faire baisser à temps le niveau de l'eau de façon suffisante pour que les enfants n'aient que pas ou peu de plongée à effectuer.

L'heure du doute

Le treizième jour, soit vendredi dernier, un ancien membre des commandos de marine thaïlandais meurt faute de réserve d'oxygène suffisante, après avoir approvisionné les enfants, semant le doute quant à une extraction en plongée en urgence.

Le lendemain, le jeune entraîneur fait parvenir une lettre d'excuses aux parents des enfants coincés. Les enfants, eux, font parvenir des messages à leurs proches. Outre des messages d'espoir les enfants évoquent la dureté des conditions dans la grotte à dormir dans des couverture de survie et à manger des rations de survie acheminées par les plongeurs. A la veille de l'opération d'évacuation, une sortie en plongée est encore exclue par les autorités, malgré une baisse du niveau d'oxygène.

Aperçu grotte © -

J.B avec AFP