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Serge Atlaoui : l'Indonésie a donné l'ordre de préparer les exécutions

Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie, pour trafic de drogues.

Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie, pour trafic de drogues. - AFP

"L'ordre a été donné de lancer les préparatifs". Voilà ce qu'a annoncé le gouvernement indonésien ce jeudi soir au sujet des dix condamnés à mort pour trafic de drogue, dont le Français Serge Atlaoui.

Pour le moment, aucune date n'a été fixée pour les exécutions, mais l'Indonésie avance dans son processus judiciaire. Le pays a annoncé avoir ordonné de "lancer les préparatifs", pour dix personnes condamnées à mort pour trafic de drogue. Parmi eux, Serge Atlaoui. 

"L'ordre a été donné de lancer les préparatifs", a déclaré le porte-parole du bureau du procureur général, Tony Spontana, sans plus de détails. "On voit bien que les autorités indonésiennes jouent la montre, essaient de se débarrasser de la pression internationale et tentent d'aller encore plus vite probablement", a déclaré Richard Sédillot, l'avocat de Serge Atlaoui, sur BFMTV.

Les Européens, réunis en sommet jeudi à Bruxelles, ont vivement réagi: "L'Union européenne est totalement opposée à la peine de mort. Cela ne peut pas être une réponse au trafic de drogue", a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Hollande prend la défense d'Atlaoui

Le président français François Hollande a pour sa part affirmé qu'il fallait "tout faire jusqu'au dernier moment" pour que l'exécution de Serge Atlaoui n'ait pas lieu. "L'abolition de la peine de mort est pour nous un principe essentiel (...) Pour Serge Atlaoui la mort ne peut pas être la sanction", a-t-il déclaré. Paris n'a cessé de hausser le ton depuis le rejet du dernier recours du Français mardi par la Cour suprême d'Indonésie pour tenter de le sauver.

Cette exécution "serait dommageable pour l'Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle", avait déjà déclaré mercredi François Hollande, en rappelant son opposition à la peine de mort, abolie en France en 1981.

Dans une lettre adressée jeudi à son homologue indonésienne, dont l'AFP a eu une copie, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a dénoncé le fait que, selon lui, Serge Atlaoui n'a "pas bénéficié du plein exercice de ses droits", "du fait de graves dysfonctionnements de la justice indonésienne". Il a été victime d'un "traitement expéditif", et a été "condamné à mort par une décision qui comporte des affirmations erronées", a-t-il accusé.

Prévenus 72h avant

Aucune date n'a été fixée pour les exécutions qui seront notifiées 72 heures au préalable aux condamnés. Le procureur général a précisé que cela n'avait pas encore été le cas. Les dix condamnés, originaires d'Australie, France, Brésil, Philippines, Nigeria, Ghana et Indonésie, seront alignés ensemble devant un peloton d'exécution.

Serge Atlaoui, incarcéré depuis dix ans, affirme qu'il n'a fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique, et qui abritait en réalité une fabrique clandestine d'ecstasy.

la rédaction, avec AFP.