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Russie

Ukraine: l'ONU réclame de pouvoir fournir en sécurité de l'aide humanitaire aux zones de combats

L'emblème de l'ONU au siège de l'organisation, à New York, le 24 septembre 2019

L'emblème de l'ONU au siège de l'organisation, à New York, le 24 septembre 2019 - Angela Weiss © 2019 AFP

Les Nations Unies ont demandé à pouvoir fournir des fournitures médicales aux civils et à pouvoir être en communication "constante" avec les acteurs d'un conflit qualifié d'"inutile".

L'ONU a "besoin de couloirs sûrs pour fournir de l'aide humanitaire dans les zones d'hostilités" en Ukraine, a déclaré ce lundi au Conseil de sécurité le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths.

"Épargner les civils"

"Les civils dans des endroits comme Marioupol, Kharkiv, Melitopol et ailleurs ont désespérément besoin d'aide, en particulier de fournitures médicales vitales", a-t-il ajouté, lors d'une réunion d'urgence du Conseil consacré à la crise humanitaire provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine.

"De nombreuses modalités sont possibles, mais cela doit se faire dans le respect des obligations des parties en vertu des lois de la guerre", a précisé le responsable.

"Les parties doivent veiller en permanence à épargner les civils, les habitations et infrastructures civiles dans leurs opérations militaires", a-t-il aussi déclaré. "Cela comprend l'autorisation d'un passage sûr pour les civils quittant les zones d'hostilités actives sur une base volontaire, dans la direction de leur choix", a insisté le responsable, alors que des couloirs humanitaires prévus par Moscou conduisent à la Russie ou au Bélarus.

"Tous les civils, qu'ils restent ou partent, doivent être respectés et protégés", a lancé Martin Griffiths, en déplorant "un conflit inutile".

"Un plan (de Poutine) pour brutaliser l'Ukraine"

L'ONU a aussi "un besoin urgent d'un système de communication constante avec les parties au conflit et d'assurances pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire", a relevé le responsable. "Un système de notification humanitaire permettra une livraison de l'aide à l'échelle nécessaire", a-t-il dit.

Au nom des Etats-Unis, l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a vivement dénoncé la politique russe. "Le bilan humanitaire de la guerre du président (Vladimir) Poutine contre l'Ukraine s'alourdit. Des enfants meurent, des gens fuient leur foyer - pourquoi?", a-t-elle demandé.

"De jeunes enfants ont également été gravement traumatisés par la violence et la destruction dont ils ont été témoins au point qu'ils ont cessé de parler. Les blessures physiques et psychologiques de cette guerre seront durables", a poursuivi la diplomate américaine, jugeant qu'il était "clair que M. Poutine a un plan pour brutaliser l'Ukraine".

"Intensifier" les opérations de l'ONU

Avant le début de la réunion, convoquée à la demande des Etats-Unis et de l'Albanie, son homologue français, Nicolas de Rivière, avait avec son homologue mexicain, Juan Ramon de la Fuente Ramirez, estimé que "la priorité absolue était d'obtenir une cessation immédiate des hostilités". "Ceci est indispensable pour protéger la population civile et garantir l'accès humanitaire", a ajouté le diplomate français.

Pour développer son action, l'ONU a déployé une petite mission à Moscou qui a eu un "premier entretien technique" au ministère russe de la Défense. L'objectif est de "travailler sur une meilleure coordination civilo-militaire humanitaire qui peut nous permettre d'intensifier" les opérations de l'ONU, a indiqué Martin Griffiths.

Selon un haut responsable des Nations unies, s'exprimant sous couvert d'anonymat, il s'agit aussi d'éviter toute "bavure" et que des convois humanitaires ne soient pas pris pour cible par les attaques russes.

A ce jour, l'ONU n'a aucune implication dans la mise en place de "couloirs humanitaires", objet de négociations entre la Russie et l'Ukraine, pour permettre aux civils de fuir en sécurité les combats, a indiqué ce lundi par ailleurs son porte-parole, Stéphane Dujarric.

J.D. avec AFP