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Russie : des militantes de "Pussy Riot" risquent 7 ans de prison

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Les jeunes militantes de "Pussy Riot" encourent jusqu'à sept ans de prison pour "hooliganisme". La prochaine audience de leur procès entamé le 23 juillet a lieu ce lundi dans la capitale russe.

Le 21 février 2012, dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, les cinq jeunes femmes avaient entonné, une "prière punk" intitulée "Marie mère de Dieu - chasse Poutine !", afin notamment de dénoncer la collusion de l'Eglise et de l'Etat dans leur pays. Ce coup d'éclat n'avait duré qu'une minute, mais à la suite de ce petit "concert" improvisé, trois d'entre elles avaient été arrêtées. Les jeunes femmes sont depuis quatre mois derrière les barreaux.

50% des Russes ont une vision négative du procès

En réagissant de façon si sévère, à l’encontre de Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 29 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, les autorités ont apporté une immense notoriété à ce groupe de punk rock. Les enquêtes d'opinion montrent que les Russes éprouvent de plus en plus de sympathie pour la cause de ces femmes. Selon un sondage réalisé ce mois-ci par le centre indépendant Levada, 50% des gens en Russie ont une vision "négative" de ce procès, contre 36% qui approuvent la comparution des accusées devant les juges, alors même qu'en mars, 46% estimaient qu'elles devaient être jetées en prison.

Soutien du monde de la culture

En juin, plus de cent acteurs et autres représentants du monde de la culture de premier plan, dont certains ont officiellement soutenu Vladimir Poutine dans le cadre de la dernière élection présidentielle, en mars dernier, ont signé une lettre ouverte appelant à leur libération. Une des Bouranovskie Babouchki, les vieilles villageoises qui ont représenté la Russie à l'Eurovision-2012, s'est elle aussi indignée du sort réservée aux jeunes femmes. De très sérieux commentateurs ont été jusqu'à établir un parallèle entre le cas des trois membres de Pussy Riot et celui de Mikhaïl Khodorkovski, l'ex-richissime homme d'affaires et détracteur du régime emprisonné depuis 2003. Les jeunes femmes ont également reçu le soutien du chanteur du groupe Red Hot Chili Peppers, Anthony Kiedis, et du Britannique Sting. Amnesty International les considère comme étant des "prisonnières d'opinion".