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Présidentielle en Russie: l'interview d'Emmanuel Macron diffusée dans un bureau de vote à Moscou

Le président français est devenu depuis plusieurs semaines la cible principale des propagandistes russes. Lors de son interview télévisée de jeudi soir, Emmanuel Macron a qualifié la Russie "d'adversaire."

Une image inattendue, mais lourde de sens. Alors que les Russes sont invités à se rendre aux urnes à partir de ce vendredi 15 mars dans le cadre de l'élection présidentielle, qui devrait sans surprise permettre à Vladimir Poutine de conserver son poste d'homme fort du Kremlin, le visage d'Emmanuel Macron est apparu sur les écrans de télévision d'un bureau de vote de Moscou.

"'L'ennemi' de la Russie de Poutine"

Comme le montrent des images capturées par l'agence Reuters, le téléviseur de ce bureau de vote diffuse des extraits de l'interview du chef de l'État jeudi soir à la télévision française, au cours de laquelle Emmanuel Macron a qualifié la Russie "d'adversaire." "Nous ne faisons pas la guerre à la Russie", a-t-il toutefois nuancé. Les images défilent sur l'écran alors que les Russes sont présents dans le bureau pour voter.

"Ce n’est absolument pas anodin, ce n’est pas le chef du bureau de vote qui a dit 'tiens je vais mettre la télé ça va passer le temps'. Non, en fait c’est quasiment une affiche électorale, vous avez le visage d’Emmanuel Macron qui pour le coup, lui, est 'l’ennemi' de la Russie de Poutine", analyse Patrick Sauce, éditorialiste politique internationale de BFMTV.

L'interview d'Emmanuel Macron diffusée dans un bureau de vote de Moscou, le vendredi 15 mars 2024
L'interview d'Emmanuel Macron diffusée dans un bureau de vote de Moscou, le vendredi 15 mars 2024 © BFMTV

Cible de premier choix

Depuis maintenant plusieurs jours, en particulier depuis sa sortie sur le potentiel envoi de troupes en Ukraine, Emmanuel Macron est devenu la bête noire de la propagande russe. Les coups les plus violents sont venus de l'ex-président Dmitri Medvedev, aujourd'hui numéro deux du Conseil de sécurité du pays. Autrefois libéral assumé, ouvert à l'Occident, il est devenu l'un des plus féroces adversaires du "camp d'en face" depuis l'invasion de l'Ukraine par son pays le 24 février 2022.

Allant jusqu'à menacer de façon voilée la sécurité d'Emmanuel Macron s'il se rendait à Kiev, Dmitri Medvedev a aussi ironisé à chaque report du voyage présidentiel, initialement annoncé pour février puis avant la "mi-mars", et désormais dans les "prochaines semaines".

"C'est un trouillard", a-t-il lâché sur X (ex-Twitter) dans un message aux accents particulièrement orduriers.

Emmanuel Macron a démenti jeudi soir toute considération liée à la sécurité dans le report de son déplacement.

Du côté du Kremlin, le vocable est beaucoup plus policé mais le message tout aussi frontal alors que les Russes s'apprêtent à voter de vendredi à dimanche pour choisir leur président, une élection destinée à reconduire triomphalement Vladimir Poutine pour un cinquième mandat à la tête du pays.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV