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Russie

"Plus de 14 heures d'interrogatoire": la journaliste russe ayant interrompu le JT témoigne après sa libération

Marina Ovsyannikova a surgi lundi lors d'un journal télévisé, brandissant en direct une pancarte s'opposant à la guerre en Ukraine et dénonçant la "propagande" et les mensonges de la chaîne de télévision pour laquelle elle travaille.

Au lendemain de son irruption en direct lors du journal télévisé de la chaîne russe Pervy Kanal, avec une pancarte "No War" appelant à arrêter l'attaque en Ukraine et à ne pas croire "la propagande" de la chaîne télévisée en question, la journaliste russe Marina Ovsyannikova a été condamnée à une peine d'amende et libérée ce mardi.

Au sortir de l'audience, la Moscovite a adressé des remerciements face au soutien qu'elle a reçu, évoquant "des journées très difficiles".

"On ne m'a pas proposé d'assistance juridique"

"J'ai passé 48 heures sans dormir, plus de 14 heures d'interrogatoire. On ne m'a pas donné la possibilité de contacter mes proches, on ne m'a pas proposé pendant tout ce temps d'assistance juridique donc j'étais dans une situation assez difficile", a confié la quadragénaire face à la presse, expliquant qu'elle s'exprimerait à nouveau ce mercredi, après s'être reposée.

Jugée ce mardi, la jeune femme a été reconnue coupable d'avoir commis une "infraction administrative" et a été condamnée à une peine d'amende de 30.000 roubles, soit environ 250 euros au taux actuel. Il ne s'agissait que de poursuites administratives, pour lesquelles elle encourait jusqu'à 10 jours de prison.

Des poursuites pénales encore possibles

Des poursuites au plan pénal sont encore envisageables. En ce sens, son avocat a dit à l'AFP redouter qu'elle soit jugée pour publication d'"informations mensongères" sur l'armée russe, un crime passible d'une peine maximale de 15 ans de prison.

L'audience de ce mardi, au cours de laquelle elle a plaidé non-coupable, ne concernait pas directement son action lors du journal télévisé mais une vidéo que la journaliste avait parallèlement diffusée dans laquelle elle dénonçait l'entrée des troupes russes en Ukraine.

Ce mardi, Emmanuel Macron a déclaré être prêt à offrir une protection diplomatique à Marina Ovsyannikova, à l'ambassade, ou en lui accordant l'asile en France.

Clarisse Martin avec AFP Journaliste BFMTV