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Moldavie: Macron dénonce des "tentatives de déstabilisation" de la Russie

Le président français Emmanuel Macron et la présidente moldave Maia Sandu le 19 novembre 2022 à Djerba (Tunisie)

Le président français Emmanuel Macron et la présidente moldave Maia Sandu le 19 novembre 2022 à Djerba (Tunisie) - LUDOVIC MARIN / AFP

Chisinau accuse Moscou de mener une "guerre hybride" contre la Moldavie, alors que ce pays est candidat à l'entrée dans l'Union Europénne.

Le président français Emmanuel Macron a exprimé son soutien vendredi à son homologue moldave Maia Sandu face aux "tentatives de déstabilisation russes" dans le pays, a annoncé l'Élysée. La Moldavie, voisine de l'Ukraine, se dit en effet confrontée à "une guerre hybride" menée par Moscou pour "renverser" l'exécutif pro-européen au pouvoir.

"Rappelant l’importance de continuer à réformer le pays", Emmanuel Macron a proposé au cours d'un entretien téléphonique de mettre à disposition de Chisinau "des experts, notamment en matière de cyber et d'économie".

Cette déclaration intervient après la révélation par plusieurs médias d'un document des services secrets russes, dans lequel un plan est détaillé avec pour objectif de déstabiliser la Moldavie et de conserver l'influence russe sur place. Ce en soutenant les groupes pro-russes, en utilisant l'Église orthodoxe ou encore en menaçant de couper l'approvisionnement en gaz du pays.

Pour rappel, la Moldavie est une ex-République soviétique et, sur son territoire, des forces russes sont présentes dans la région sécessionniste de Transnistrie.

Un "ensemble de provocations" destinées à semer le chaos

"Il n'existe pas à l'heure actuelle de danger militaire imminent contre la Moldavie, mais il y a d'autres types de risques qui affectent la sécurité", déclarait lundi Anatolie Nosatii, le ministre de la Défense moldave, dans un entretien à l'AFP.

Il a évoqué "la désinformation, les tensions dans la société générées par la Russie" ainsi qu'un "ensemble de provocations" destinées à semer le chaos et à "changer l'ordre politique".

Le 12 mars, la police a annoncé l'arrestation des membres d'un réseau qu'elle soupçonne d'être orchestré par Moscou. Il est reproché aux fauteurs de troubles présumés d'avoir voulu déstabiliser le pays en intervenant lors des manifestations anti-gouvernementales qui secouent régulièrement la capitale moldave.

La Maison Blanche avait aussi accusé Moscou de "chercher à affaiblir le gouvernement de Moldavie", avec pour objectif d'y installer un gouvernement acquis à sa cause.

La Russie a démenti le mois dernier tout projet de coup d'État, dénonçant des affirmations "absolument infondées et sans preuves".

"En 2030, la Moldavie doit être un membre de l'UE"

Alors que la Moldavie est officiellement candidate à l'entrée dans l'Union Européenne depuis juin 2022, Maia Sandu a déclaré ce vendredi vouloir rejoindre l'UE d'ici à 2030, "seule chance", selon elle, pour bâtir un pays protégé des menaces du Kremlin.

"En 2030, la Moldavie doit être un membre de l'UE, saisir cette chance de faire partie de la famille européenne avec les mêmes droits", a déclaré la cheffe d'État lors d'une session plénière du Parlement à Chisinau.

"Combien de temps cela va nous prendre? Tout dépend de nous", a-t-elle ajouté, alors que le gouvernement peine à mettre en oeuvre les réformes nécessaires après des années d'emprise de la Russie.

Lors de l'échange entre les deux chefs d'État, Emmanuel Macron a salué auprès de la présidente moldave les "efforts" actuels de réforme du pays pour entrer dans l'UE, notamment celle de "la justice pour améliorer la lutte contre la corruption".

Il s'est aussi dit prêt à "apporter toute l’aide nécessaire à la Moldavie pour l’organisation et la mise en œuvre du sommet" de la Communauté politique européenne programmé le 1er juin dans ce pays. Cette communauté, créée dans la foulée de la guerre en Ukraine, réunit 44 pays du continent européen, dont 17 non membres de l'Union européenne.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon avec AFP Journaliste BFMTV