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Russie

Manifestations anti-Poutine: des groupes pro-Kremlin mis en cause dans les violences

Vladimir Poutine réinvestit à la tête de la Russie.

Vladimir Poutine réinvestit à la tête de la Russie. - Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

Le Conseil consultatif pour les droits de l'Homme auprès du Kremlin a promis de "faire la lumière" sur le rôle joué par les cosaques présents lors des manifestations anti-Poutine de samedi.

Des défenseurs des droits de l'Homme et médias russes ont mis en cause ce lundi des groupes pro-Kremlin dans les violences ayant éclaté samedi à Moscou en marge d'une manifestation de l'opposition organisée avant l'investiture de Vladimir Poutine.

Des cosaques responsables de violences

Le Conseil consultatif pour les droits de l'Homme auprès du Kremlin a promis de faire la lumière sur le rôle joué par des cosaques en uniforme et des militants pro-Poutine que de nombreux journalistes ont vu s'en prendre à des manifestants de l'opposition samedi sur la place Pouchkine, dans le centre de Moscou.

"La présence de cosaques et de membres du Mouvement de libération national (un groupe pro-Poutine) lors de cette manifestation a aggravé la situation et mené à des scènes de violence. Il faut comprendre pourquoi ils se sont retrouvés là et qui sont ces gens", a déclaré à l'agence Interfax le président du Conseil, Mikhaïl Fedotov.

Milices et combattants "utilisés par les autorités" 

Le Conseil pour les droits de l'Homme enverra ce lundi des demandes d'explications à la police de Moscou et d'autres villes russes où se sont déroulé des violences similaires lors des manifestations de samedi, a ajouté Mikhaïl Fedotov.

"L'utilisation par les autorités de milices et de combattants fascisants pour passer violemment à tabac des étudiants et des journalistes est un fait avéré", avait dénoncé pour sa part samedi après les manifestations le journaliste et membre du Conseil Maxime Chevtchenko, appelant à une réunion en urgence de l'instance pour aborder cette question.

Formés au "maintien de l'ordre public"

Les manifestations anti-Poutine de samedi ont rassemblé des milliers de Russes à travers tout le pays à l'appel du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, et donné lieu à quelque 1.600 arrestations, dont celle de Alexeï Navalny.

Les rassemblements ont souvent été dispersés violemment par la police et donné lieu, notamment à Moscou, à des échauffourées entre manifestants de l'opposition et militants pro-Kremlin, dont certains arboraient uniformes et blasons les identifiant comme venant de la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014.

Selon le site d'informations russe The Bell, au moins un des groupes pro-Kremlin présent lors des échauffourées a récemment reçu un financement de la mairie de Moscou pour se former au "maintien de l'ordre public".

Les groupes cosaques, des formations paramilitaires patriotiques très présentes surtout dans le Sud de la Russie, sont parfois utilisés par la police comme supplétifs, notamment lors de grands événements publics comme les jeux Olympiques d'hiver à Sotchi en 2014.

M. F. avec AFP