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Russie

Les Russes aux urnes pour un triomphe prévisible de Poutine

Un bureau de vote installé au cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan, le 18 mars.

Un bureau de vote installé au cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan, le 18 mars. - Vyacheslav OSELEDKO - AFP

Plus de 100 millions de Russes sont appelés à se rendre aux urnes ce dimanche, pour une élection présidentielle sans grand suspens.

Un scrutin sans grand suspense. Les Russes ont commencé à se rendre aux urnes ce dimanche pour une élection présidentielle qui devrait sacrer sans surprise le triomphe de Vladimir Poutine, crédité d'environ 70% des intentions de vote en l'absence remarquée de son principal opposant.

Plus de 107 millions de Russes appelés aux urnes

Une victoire de Vladimir Poutine le placerait aux commandes du pays jusqu'en 2024 et conforterait son statut d'homme fort et incontournable de la Russie, qu'il a fait revenir ces dernières années sur le devant de la scène internationale, au prix de tensions sans précédent avec les Occidentaux depuis la fin de la Guerre froide. L'actuel chef de l'Etat a voté dès le début de la matinée, à Moscou. 

Plus de 107 millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche à partir de 8 heures locales à travers le plus grand pays du monde. Compte tenu du décalage horaire, les bureaux de vote avaient ouvert à partir de samedi soir et dans la nuit en Sibérie et en Extrême-Orient.

Vers un quatrième mandat pour Poutine

Loin devant ses adversaires, Vladimir Poutine, loué par les uns pour avoir ramené la stabilité après les dures années 1990 et vilipendé par les autres pour un net recul des libertés, a peu de souci à se faire.

A 65 ans, il devrait remporter un quatrième mandat, plus de 18 ans après avoir été désigné comme successeur par le premier président russe, Boris Eltsine. Le président russe n'a quasiment pas fait campagne, se contentant de deux participations de deux minutes chacune lors de concerts de soutien et snobant les débats télévisés.

Le candidat millionnaire du Parti communiste, Pavel Groudinine, est crédité de 7% des voix et le troisième, l'ultranationaliste Vladimir Jirinovski, de 5%, devant la journaliste libérale Ksénia Sobtchak (1-2%), les quatre autres candidats se contentant de scores négligeables.

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a lui été exclu de la course après avoir été déclaré inéligible par la Commission électorale en raison d'une condamnation judiciaire pour détournement de fonds, qu'il dénonce comme orchestrée par le pouvoir. Jouissant d'une fidèle base de soutiens dans tout le pays, Alexeï Navalny a appelé au boycott de l'élection et dépêché des observateurs dans les bureaux de vote.

Quelle mobilisation pour la "génération Poutine"?

Faute de suspense et vu les appels au boycott, le principal objectif du Kremlin pendant cette campagne atone aura été de convaincre les électeurs de se déplacer, notamment la "génération Poutine", ces jeunes qui votent pour la première fois et n'ont connu que Vladimir Poutine au pouvoir.

Le Kremlin a donc tout fait pour que la participation, seul véritable baromètre de ce scrutin, soit aussi forte que possible ce dimanche, menant une campagne massive d'information et d'incitation au vote, facilitant le vote hors du lieu de résidence mais aussi, selon des médias, en faisant pression sur les fonctionnaires ou les étudiants pour aller aux urnes.

Une élection sur fond de tensions internationales

La dernière semaine de campagne a été marquée par un regain de tension entre Moscou et les Occidentaux en raison de l'empoisonnement en Angleterre d'un ex-agent double russe, à l'origine d'expulsions de diplomates réciproques entre la Russie et le Royaume-Uni.

Les démentis, échanges d'accusations et menaces de représailles réciproques qui ont rythmé la semaine résument un mandat marqué par le retour en force de la Russie sur la scène internationale, mais aussi par l'installation d'un climat de quasi Guerre froide sur fond de conflit syrien, d'annexion de la Crimée et d'insurrection pro-russe dans l'est de l'Ukraine.

Symboliquement, le scrutin se tient quatre ans jour pour jour après la ratification du rattachement de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie, décidé à l'issue d'un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux.

A.S. avec AFP