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Russie

Le parlement russe interdit les adoptions par des Américains

Une femme brandit : "Nous soutenons la loi Dima Iakoulev" devant la chambre haute du Parlement, Moscou, le 26 décembre au matin.

Une femme brandit : "Nous soutenons la loi Dima Iakoulev" devant la chambre haute du Parlement, Moscou, le 26 décembre au matin. - -

La loi est désormais sur le bureau de Vladimir Poutine, qui devrait très probablement l'approuver.

La chambre haute du Parlement russe a approuvé à l'unanimité mercredi l'interdiction faite aux Américains d'adopter des orphelins russes, une loi désormais sur le bureau de Vladimir Poutine.

Le texte, adopté dans un accès de rancœur sans précédent à l'égard de l'ancien adversaire de la guerre froide, a obtenu en sa faveur la totalité des 143 suffrages exprimés et doit désormais être promulgué par le président russe.

La loi contre ces adoptions porte le nom de Dima Iakovlev, un enfant russe adopté aux Etats-Unis en 2008 et mort oublié par son père adoptif américain dans une voiture en pleine chaleur.

Rétorsion à la liste Magnitski

La proposition de loi, votée vendredi en troisième et dernière lecture par la Douma (chambre basse), se veut une réponse à la "liste Magnitski" adoptée aux Etats-Unis, qui sanctionne des responsables russes impliqués dans la mort en 2009 en prison du juriste Sergueï Magnitski, ou dans d'autres violations des droits de l'Homme.

"Un grand pays comme la Russie ne peut pas faire commerce de ses enfants", a déclaré le délégué du Kremlin aux droits de l'enfant, Pavel Astakhov, cité par l'agence de presse Interfax.

"Toute adoption par des étrangers est nuisible au pays, car plus les étrangers adoptent nos enfants, moins nous faisons d'efforts nous-mêmes dans ce domaine", a-t-il ajouté.

Poutine semble soutenir l'initiative qu'il a qualifiée de réponse "adéquate" à la liste Magnitski.

"Des pressions sur les sénateurs (...) comme à l'époque soviétique"

La nouvelle loi russe prévoit aussi de dresser une "liste noire" des Américains indésirables en Russie, soupçonnés d'avoir violé en particulier les droits des citoyens russes.

"Le Conseil de Fédération a examiné la loi à huis clos", a estimé le chef du mouvement Pour les droits de l'Homme Lev Ponomarev, considérant qu'il y avait eu des pressions sur les sénateurs pour qu'ils votent à l'unanimité, "comme à l'époque soviétique".

En application de cette loi, "quarante-six enfants qui devaient être adoptés par des familles américaines resteront en Russie", a affirmé mercredi Pavel Astakhov, cité par Interfax.