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Russie

La Russie va répondre aux manoeuvres géantes de l'Otan par des tests de missiles

"Nous avons reçu notification la semaine dernière de projets russes de tests de missiles au large des côtes ici", a déclaré Jens Stoltenberg.

"Nous avons reçu notification la semaine dernière de projets russes de tests de missiles au large des côtes ici", a déclaré Jens Stoltenberg. - Gorm Kallestad / NTB scanpix / AFP

Mardi, la Russie a affirmé vouloir tester cette semaine des missiles au large de la Norvège.

La Russie dit vouloir tester des missiles cette semaine au large de la Norvège dans une zone où l'Otan effectue des manoeuvres militaires géantes, un projet qui illustre l'escalade des tensions dans le Grand Nord aux yeux des experts.

"Nous avons reçu notification la semaine dernière de projets russes de tests de missiles au large des côtes ici", a déclaré mardi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, en visite dans l'ouest de la Norvège où se déroule Trident Juncture 18.

"Démonstration de force clairement antirusse"

"Malgré des tentatives assez maladroites de la part des représentants de l'Alliance et des États-membres visant à présenter cette activité militaire comme défensive, il est évident que cette démonstration de force est de nature clairement antirusse", s'est insurgée la diplomatie russe. 

L'armée russe a annoncé la semaine dernière le déploiement de quatre navires dans l'Atlantique nord pour des manoeuvres.

"La Russie a des forces navales significatives dans cette zone", a indiqué Jens Stoltenberg mardi. "J'attends de la Russie qu'elle se comporte de manière professionnelle".

"Rien de dramatique"

Le patron de l'Otan a cependant cherché à dédramatiser la situation.

"Nous suivrons bien sûr de près ce que la Russie fait mais ils opèrent dans les eaux internationales et ils nous ont notifié de façon normale".

Selon Avinor, l'agence publique en charge des aéroports norvégiens, la Russie a envoyé un message aux navigants aériens (Notam) pour les informer de ces tirs prévus du 1er au 3 novembre en mer de Norvège.

La zone concernée et les dates chevauchent largement celles de Trident Juncture, qui se déroule du 25 octobre au 7 novembre.

Un porte-parole d'Avinor, Erik Lødding, a indiqué que ce genre de notifications en pleine zone d'exercice n'était à sa connaissance "pas très fréquent" mais qu'"il n'y a rien de dramatique".

"Tant que les Russes agissent d'une manière sûre et notifient comme ils le doivent, c'est quelque chose qui peut se produire sans poser de problèmes", a-t-il dit à l'AFPTV.

"Nouvelle Guerre froide"

Mais les spécialistes des relations internationales l'entendent d'une autre oreille.

"Il est tout à fait clair que ce que certains appellent "la nouvelle Guerre froide" s'est transplantée dans le Nord d'une manière que peu anticipaient après la crise en Ukraine en 2014", décrypte Julie Wilhelmsen, experte de la Russie à l'Institut norvégien des relations internationales (Nupi).

"Quatre ans plus tard, on observe que les interactions entre États dans cette zone sont emprisonnées dans une escalade de tensions entre l'Otan et la Russie", dit-elle.

"Aujourd'hui, et en particulier depuis 2014, le Kremlin est obnubilé par ce qu'il appelle "l'encerclement" de la Russie, à savoir que l'Otan s'approche de plus en plus des frontières russes, ce qui est perçu comme offensif", explique Julie Wilhelmsen.

"Dans son voisinage, la Russie ne va pas renoncer à ce qu'elle considère comme son droit à défendre ses intérêts sécuritaires", affirme-t-elle.

B.L. avec AFP