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Russie

Guerre en Ukraine: Vladimir Poutine appelle la France à trouver "des solutions pacifiques"

Après sa victoire triomphale au cours d'une élection présidentielle jouée d'avance, Vladimir Poutine a assuré que de nombreux soldats de pays de l'Otan étaient déjà présents en Ukraine, dont des Français.

"Les militaires de l'Otan sont présents" en Ukraine, "nous le savons". Après sa très large et très contestée victoire à l'élection présidentielle russe (plus de 87,97% des suffrages) dimanche 17 mars, Vladimir Poutine a assuré que des soldats occidentaux sont actuellement déployés dans le cadre de la guerre qui oppose Kiev et Moscou.

"On entend parler français et anglais sur place, il n'y a rien de bon là-dedans. D'abord pour eux, parce qu'ils se font tuer, et en grand nombre", a assuré le président de la Fédération de Russie, réélu pour un cinquième mandat, le troisième successif.

La France "aggrave le conflit"

Il a aussi fustigé les dirigeants des pays de l'Otan qui développent un discours martial à l'encontre de la Russie: "Si quelqu'un veut couvrir les problèmes internes de son pays avec une rhétorique externe agressive, eh bien c'est une astuce bien connue et largement utilisée", a-t-il ainsi balayé, avant mentionner directement la France.

"J'aimerais que la France ne joue pas ce rôle qui ne fait qu'aggraver le conflit mais qu'elle fasse plutôt quelque chose pour trouver des solutions pacifiques. La France pourrait jouer ce rôle mais tout n'est pas encore perdu", a-t-il fait savoir, dans une main tendue qui tranche avec les récentes positions de Paris sur la question du conflit en Ukraine.

Emmanuel Macron a en effet affirmé qu'il "n'exclut" pas l'envoi de troupes occidentales en Ukraine. Ce dimanche, il a affirmé dans une interview au Parisien "peut-être qu'à un moment, il faudra - je ne le souhaite pas, n'en prendrai l'initiative - il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu'elles soient, pour contre les forces russes".

Plusieurs fois désamorcé par les services de l'Élysée et du Quai d'Orsay, ce discours a déclenché des levées de boucliers de nombreuses puissances occidentales (Allemagne, État-Unis...) mais a été accueilli de façon plutôt positive par des pays d'Europe centrale et orientale (Pologne, pays baltes) qui s'estiment menacés par l'impérialisme russe.

Un haut responsable russe met en garde la France

Invité sur BFMTV dimanche soir, Piotr Tolstoï, le vice-président de la Douma, la basse basse du parlement russe, a de son côté mis en garde le président français contre un possible envoi de troupes, une rhétorique qui "a un prix".

"Quand ils vont revenir en cercueil couvert par le (drapeau) tricolore, je ne pense pas que les Français seront contents", a-t-il déclaré sur notre antenne.

Selon lui, les propos d'Emmanuel Macron sont liés à un affaiblissement de la résistance ukrainienneaprès plus de deux ans de conflit: "Vous sentiez que vous êtes en train de perdre cette guerre, que vous êtes en panique et sans solutions", a asséné Piotr Toltsoï.

Glenn Gillet