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Guerre en Ukraine: quelle est la situation au 45e jour du conflit?

Des employés communaux en train de recouvrir de plastique des fosses mortuaires ce samedi à Boutcha.

Des employés communaux en train de recouvrir de plastique des fosses mortuaires ce samedi à Boutcha. - Sergei SUPINSKY

Les évacuations se sont poursuivies ce samedi à la gare de Kramatorsk, au lendemain de l'attaque contre la gare qui a fait 52 morts. Au 45e jour du conflit, Boris Johnson s'est rendu à Kiev où il a promis des véhicules blindés et des missiles antinavires à son homologue Volodymyr Zelensky alors que l'Ukraine s'attend à un renforcement des opérations russes à l'Est.

Au lendemain de la frappe meurtrière sur la gare de Kramatorsk à l'est de l'Ukraine où étaient rassemblés des civils cherchant à fuir, les évacuations se sont poursuivies ce samedi dans cette région, dans la crainte d'une offensive russe imminente.

Dans ce contexte tendu, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé "une réponse mondiale ferme" après le bombardement de la gare de Kramatorsk. Il a aussi répété que Kiev était "toujours prête" à mener des pourparlers avec la Russie, au point mort après la découverte d'atrocités dans des villes libérées.

Désormais, l'Ukraine s'attend à un renforcement des opérations russes dans l'est et le sud de l'Ukraine, alors que le renseignement britannique a fait savoir qu'il s'attendait à voir monter en intensité l'offensive russe autour du Donbass. Tout en précisant que les forces russes voyaient actuellement leurs plans contrariés par la résistance ukrainienne.

· L'Est se prépare au pire, couvre-feu à Odessa

À Kramatorsk, le dernier bilan de la frappe au missile devant la gare fait état de 52 morts dont 5 enfants. Les évacuations de civils se poursuivaient samedi par la route. Moscou nie être responsable de la frappe, allant jusqu'à dénoncer une "provocation" ukrainienne.

Au même moment dans l'est du pays, on se préparait au pire. Outre la poursuite des combats pour prendre le contrôle des villes clés de Marioupol au sud, et d'Izioum plus au nord, "l'ennemi continue de frapper avec des missiles des cibles civiles dans toute l'Ukraine", a averti l'état-major de l'armée ukrainienne sur Facebook. Dans la petite ville de Lyssytchansk, dans la région de Lougansk, le maire Olexandre Zaïka a appelé les habitants à partir le plus vite possible.

Face à la "menace" de frappes de missiles, un couvre-feu sera en vigueur de samedi soir à lundi matin dans la ville d'Odessa, le grand port ukrainien sur la mer Noire, selon les autorités locales. Par ailleurs dans la journée, 10 couloirs humanitaires ont été ouverts afin d'évacuer les civils des zones assiégées: l'un d'eux doit partir de Marioupol.

· Visites diplomatiques en série à Kiev, Zelensky réclame des armes

Le Premier ministre britannique, en visite surprise à Kiev samedi, s'est engagé à fournir à l'Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté appelé les pays occidentaux à suivre l'exemple du Royaume-Uni quant au soutien militaire à l'Ukraine et aux sanctions contre la Russie. Kiev réclame aussi la fourniture "immédiate" d'armes pour faire face à une nouvelle offensive russe dans l'Est.

"Ce que Poutine a fait à Boutcha et Irpin sont des crimes de guerre et ont entaché de façon permanente sa réputation et la représentation de son gouvernement", a fustigé lors d'une conférence de presse Boris Johnson, premier leader du G7 à visiter l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe.

La veille, c'était la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen qui avait fait le voyage, y compris à Boutcha, petite ville proche de la capitale devenue un symbole des atrocités de l'invasion russe.

Enfin, l'Ukraine a annoncé samedi avoir procédé à un "troisième échange" de prisonniers avec la Russie depuis le début de l'invasion russe, permettant la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens."Sur ordre du président Volodymyr Zelensky, un troisième échange de prisonniers a eu lieu aujourd'hui.

Douze de nos militaires, dont une femme officier rentrent chez eux. Nous avons également permis la libération de 14 civils, dont neuf femmes, soit au total 26 personnes", a écrit sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

· Remaniement et changement de stratégie à la tête de l'armée russe

Un nouveau chef, le général Aleksander Dvornikov, a été désigné à la tête du commandement de l'armée russe, a fait savoir une source officielle occidentale sous couvert d'anonymat à la chaîne britannique BBC. Il est connu pour avoir fait ses armes en Syrie, où la Russie soutient les troupes de Bachar al-Assad depuis 2015.

Ce remaniement s'apparente donc à un changement radical de stratégie, une tentative de réorganisation des structures de commandement, dans l'idée de coordoner davantage les différentes troupes. Avec en tête l'objectif de pouvoir célébrer une victoire dans le Donbass d'ici le 9 mai prochain.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV