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Russie

Guerre en Ukraine: plus de 3300 affaires ouvertes pour "discréditation" de l'armée russe

Un soldat russe dans la ville de Kherson le 20 mai 2022

Un soldat russe dans la ville de Kherson le 20 mai 2022 - Olga MALTSEVA / AFP

Cette infraction, entrée en vigueur après le début de l'invasion russe, est passible d'amendes allant jusqu'à 100.000 roubles (1700 euros) pour un individu.

La police russe a ouvert plus de 3300 affaires pour "discréditation" de l'armée, a indiqué vendredi une ONG, une infraction entrée en vigueur début mars pour faire taire les critiques de l'offensive en Ukraine.

L'ONG "Setevye Svobody", qui apporte une aide juridique aux personnes victimes de répressions politiques en Russie, a précisé avoir calculé ce chiffre entre le 4 mars et le 14 juillet, sur les bases de données du ministère russe de l'Intérieur.

"En moyenne, la police russe établit 35 procès-verbaux pour discréditation de l'armée par jour ouvré", a précisé l'ONG sur son compte Telegram.

Cette infraction est passible d'amendes allant jusqu'à 100.000 roubles (1700 euros) pour un individu ordinaire et jusqu'à un million de roubles (17.000 euros) pour une personne morale. C'est à un tribunal, après audience, de fixer l'amende.

Plus de 1500 amendes délivrées

Selon l'ONG, les tribunaux russes ont déjà ordonné plus de 1500 amendes pour "discréditation" de l'armée pour un total de plus de 50 millions de roubles (845.000 euros).

La moindre critique de l'offensive en Ukraine, dans l'espace public ou sur les réseaux sociaux, peut conduire à des poursuites.

D'après l'ONG spécialisée OVD-Info, près de 200 personnes ayant dénoncé l'intervention en Ukraine ont par ailleurs été poursuives en Russie dans le cadre d'affaires pénales, passibles de très lourdes peines de prison.

Le 8 juillet, un élu municipal moscovite, Alexeï Gorinov, a ainsi été condamné à sept ans de prison pour "diffusion d'informations mensongères" sur l'armée russe après avoir condamné publiquement l'assaut contre l'Ukraine.

H.G. avec AFP