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Russie: qui était Boris Nemtsov, l'opposant tué à Moscou?

Boris Nemtsov lors d'une conférence de presse sur les JO de Sotchi, le 30 janvier 2014.

Boris Nemtsov lors d'une conférence de presse sur les JO de Sotchi, le 30 janvier 2014. - Alex Wong - AFP

Abattu dans la nuit de vendredi à samedi à quelques pas du Kremlin, Boris Nemtsov était un opposant à Vladimir Poutine depuis son arrivée au pouvoir.

Son nom n'était pas le plus connu en dehors de la Russie, et pourtant, Boris Nemtsov, opposant abattu la nuit dernière à Moscou, était l'un des personnages du paysage politique russe.

Agé de 55 ans, il avait été premier vice-Premier ministre du président Boris Elstine à la fin des années 90, pendant un an et demi. Celui-ci, dont il était proche, avait envisagé d'en faire son dauphin, avant de lui préférer le chef du FSB, l'ex-KGB, Vladimir Poutine. 

Proche de Kasparov et Navalny

Limogé en août 1998, ce physicien de formation bascule dans l'opposition lorsque son rival devient président. Aux législatives de 1999, l'opposant est élu à la Douma (chambre basse du Parlement) et rejoint le parti libéral SPS, dont il dirige une fraction qui se distingue par ses critiques virulentes envers Vladimir Poutine.

Son opposition au pouvoir se fait de plus en plus tranchante après les élections législatives de 2007, qu'il dénonce comme "les plus malhonnêtes de l'histoire de la Russie". Un an plus tard, en 2008, après avoir échoué à se présenter à l'élection présidentielle comme candidat unique d'une opposition affaiblie par sa disparité, il décide de créer le mouvement Solidarnost, sous l'égide de l'opposant et ex-champion d'échecs Gary Kasparov.

Figure de proue du mouvement de 2012

Mais c'est surtout aux côtés d'Alexeï Navalny, un autre opposant des plus déterminés à Vladimir Poutine, que Boris Nemtsov s'affichera comme figure de proue des manifestations qui ont secoué Moscou pendant l'hiver 2011-2012.

Après la réélection de Vladimir Poutine au Kremlin en mai 2012, Nemtsov continue de dénoncer les dépenses jugées excessives du président et la corruption, notamment lors des Jeux olympiques d'Hiver à Sotchi (sud). Plusieurs fois interpellé par les forces de l'ordre lors de manifestations, il avait aussi subi des perquisitions et été mis sur écoute, sans jamais cesser de dénoncer la corruption de ce qu'il appelait le "système oligarchique" du Kremlin.

A peine trois heures avant sa mort, Nemtsov avait donné une interview à une radio moscovite dans laquelle il appelait les auditeurs à manifester dimanche. Depuis, la marche s'est transformée en hommage à cet opposant disparu.

A. K. avec AFP