BFMTV
Asie

Quatre nouveaux morts sur un Everest embouteillé, huit au total depuis le début de la saison

Le 22 mai 2019, les alpinistes ont dû attendre plusieurs heures avant d'atteindre le sommet de l'Everest tellement l'affluence était forte.

Le 22 mai 2019, les alpinistes ont dû attendre plusieurs heures avant d'atteindre le sommet de l'Everest tellement l'affluence était forte. - Handout - Project Possible - AFP

Six alpinistes sont morts cette semaine sur un Everest particulièrement fréquenté en cette saison.

Faire la queue pendant plusieurs heures sur le toit du monde, cela paraît insensé. Et pourtant, c'est ce qu'il se passe cette saison au sommet de l'Everest, qui culmine à 8848m. Tout cela n'est pas sans conséquence. 

Les autorités et des organisateurs d'expéditions ont annoncé ce vendredi la mort de quatre nouveaux alpinistes, portant à huit le nombre de victimes depuis le début de la saison - six depuis le début de la semaine seulement, contre cinq annoncés précédemment. 

"Deux alpinistes indiens supplémentaires sont morts sur l'Everest hier", a en effet déclaré à l'AFP Mira Acharya, porte-parole du département du tourisme du Népal. Des organisateurs d'expéditions ont ajouté qu'un troisième alpiniste avait péri.

Un guide népalais de 33 ans a lui succombé au camp de base, après être tombé malade au camp 3 à 7158 mètres d'altitude. La haute saison bat actuellement son plein sur la montagne, au point que des embouteillages d'alpinistes se forment à proximité du sommet où l'oxygène se raréfie. Entre fin avril et fin mai, la météo offre une courte fenêtre de conditions moins extrêmes et plus propices à l'ascension.

Kalpana Das, 52 ans, avait atteint le sommet mais elle est morte jeudi après-midi tandis qu'elle descendait. Un autre grimpeur indien, Nihal Bagwan, 27 ans, a aussi succombé sur le chemin du retour.

"Il était coincé dans l'embouteillage pendant plus de 12 heures"

"Il était coincé dans l'embouteillage pendant plus de 12 heures et était épuisé. Des guides sherpas l'ont ramené au camp 4 mais il a rendu son dernier souffle là-bas", a relaté Keshav Paudel de l'agence Peak Promotion.

De l'autre côté de la montagne, un alpiniste autrichien de 65 ans est mort sur la voie tibétaine, moins fréquentée que la népalaise, a annoncé son organisateur d'expédition. Cinq personnes avaient perdu la vie l'année dernière sur l'Everest.

La libéralisation de l'ascension par les autorités népalaises dans les années 1990 a encouragé des expéditions commerciales et multiplié les alpinistes sur les parois.

Plus de 1000 personnes attendues sur l'Everest cette saison

Cette année, le Népal a émis pour la saison de printemps le nombre record de 381 permis, au prix unitaire de 11.000 dollars, selon les dernières données disponibles.

Chaque titulaire d'un permis étant accompagné d'un guide, cela signifie qu'environ 750 personnes s'élanceront sur la même voie en quelques semaines. Au moins 140 autres ont reçu des permis pour escalader l'Everest depuis le flanc nord au Tibet, selon des opérateurs d'expéditions.

Au total, le nombre d'alpinistes sur l'Everest pourrait cette année dépasser le record atteint l'an dernier qui avait vu 807 personnes atteindre le sommet. L'Everest a été conquis pour la première fois en 1953 par le Népalais Tenzing Norgay et le Néo-Zélandais Edmund Hillary. 

Liv Audigane avec AFP