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Pakistan

Plus de 1000 morts au Pakistan après des inondations, le sud du pays se prépare à un nouveau déluge

Des personnes près d'une route détruite par les pluies dans la vallée du Swat, le 27 août 2022.

Des personnes près d'une route détruite par les pluies dans la vallée du Swat, le 27 août 2022. - ABDUL MAJEED / AFP

Les responsables du pays attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique, affirmant que le Pakistan subit les conséquences de pratiques irresponsables ailleurs dans le monde.

Le sud du Pakistan, particulièrement touché par les inondations qui ont déjà fait 1061 morts dans le pays, se prépare à un nouveau déluge dans les prochains jours, provoqué par les crues des rivières.

Selon le dernier bilan publié lundi par l'Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA), 28 personnes sont décédées au cours des dernières 24 heures mais les autorités tentaient toujours d'atteindre des villages isolés situés dans des zones montagneuses au nord du pays ce qui pourrait encore faire grimper le bilan.

Alimenté par des dizaines de rivières et de ruisseaux de montagne sortis de leur lit à la suite de pluies record et de la fonte des glaciers, l'Indus, fleuve qui traverse la province du Sindh dans le sud du pays, ne cesse de grossir.

"L'Indus est en pleine crue", confirme le responsable de l'imposant barrage datant de l'époque coloniale, situé près de la ville de Sukkur, où vivent quelque 500.000 habitants.

Les vannes ont été ouvertes pour faire face à un débit de plus de 600.000 m3 par seconde, a précisé le responsable. Les autorités ont prévenu que des torrents d'eau devraient atteindre la province du Sindh dans les prochains jours, aggravant les difficultés de millions de personnes déjà touchées par les inondations.

Un Pakistanais sur sept touché

Plus de 33 millions de personnes, un Pakistanais sur sept, ont été touchées par ces intempéries et près d'un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement.

Dans la province du Sindh, des dizaines de milliers d'habitants des zones rurales ont trouvé refuge sur les routes surélevées et les lignes de chemin de fer. Près de Sukkur, des tentes ont été dressées sur deux kilomètres pour accueillir les sinistrés qui continuaient d'arriver en bateau, chargés de lits en bois et de vaisselle, seuls biens qu'ils ont pu sauver.

L'eau a déjà envahi les rues de Sukkur en s'infiltrant à travers les murs des bâtiments qui bordent la route principale de Bandar le long du barrage. "La ville se trouve déjà un mètre en-dessous du niveau du fleuve", a indiqué le ministre des Ressources en eau Syed Khursheed Shah.

Dans le nord du Pakistan, des milliers de personnes ont reçu l'ordre samedi d'évacuer leurs habitations. Des hélicoptères et des sauveteurs ont continué dimanche de mettre à l'abri les retardataires.

"Catastrophe"

Ces intempéries sont comparables à celles de 2010, année au cours de laquelle 2000 personnes avaient été tuées et près d'un cinquième du pays submergé par les pluies de mousson qui tombent chaque année entre juin et septembre.

Le gouvernement a déclaré vendredi l'état d'urgence et mobilisé l'armée pour faire face à cette "catastrophe d'une rare ampleur", selon les termes de la ministre du Changement climatique Sherry Rehman.

Le pays est particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Il figure en huitième position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch. En outre, la corruption et des programmes d'urbanisme mal établis ont conduit à la construction de milliers de bâtiments dans des zones inondables.

A.G avec AFP