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Pakistan

Pakistan: un adolescent se tranche la main et la dépose sur un plat

Un adolescent pakistanais de 15 ans s'est volontairement tranché la main, craignant d'avoir commis un blasphème dans une mosquée - Vendredi 15 janvier 2016

Un adolescent pakistanais de 15 ans s'est volontairement tranché la main, craignant d'avoir commis un blasphème dans une mosquée - Vendredi 15 janvier 2016 - Alban Gonzalez - Flickr

Après avoir été accusé de blasphème en pleine prière, un  adolescent se coupe la main avant de venir la remettre à l'imam de sa mosquée. Un acte inattendu, étonnamment salué par l'entourage du jeune pakistanais.

Un adolescent pakistanais de 15 ans s'est volontairement tranché la main, craignant d'avoir commis un blasphème dans une mosquée, a indiqué vendredi la police.

L'incident s'est produit il y a quelques jours dans un village à 125 km au sud de Lahore, capitale de la province du Pundjab au nord-est du Pakistan, a indiqué le chef de la police locale, Nausher Ahmed. L'adolescent avait auparavant participé à un rassemblement dans une mosquée en l'honneur du prophète Mahomet.

Une main levée par erreur

L'imam a déclaré que ceux qui aimaient le prophète devaient toujours réciter leurs prières et a demandé aux participants qui parmi eux avait cessé de le faire. Le jeune homme a alors levé la main par erreur après avoir apparemment mal compris la question et s'est rapidement vu accusé par la foule de blasphème. Il est ensuite rentré chez lui où il a tranché la main qu'il avait levée lors de la réunion, l'a déposée sur un plat et est revenu la présenter à l'imam, a détaillé le chef de police.

Le sujet tabou du blasphème

Nausher Ahmed a dit avoir visionné une vidéo dans laquelle le garçon est salué dans la rue par les villageois tandis que ses parents se déclarent fiers de lui. Aucune plainte n'a été déposée, aucun rapport de police transmis et il n'y aura donc pas d'enquête, a-t-il ajouté. Le blasphème est une question très sensible au Pakistan, république islamique de quelque 200 millions d'habitants, où de simples accusations déclenchent régulièrement des violences voire des lynchages.

A.-F. L. avec AFP