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Pakistan

Les inondations "dévastatrices" au Pakistan sont un prélude pour le reste du monde, avertit le Premier ministre

A leur pic, les inondations ont recouvert un tiers du Pakistan, détruisant habitations, commerces, routes, ponts et récoltes agricoles et causant plus de 1500 morts.

Les inondations "dévastatrices" qui ont frappé le Pakistan cet été ne sont qu'un prélude pour le reste de la planète victime du changement climatique, a averti vendredi à la tribune des Nations unies le Premier ministre de ce pays d'Asie du Sud.

"Le Pakistan n'avait jamais vu une telle illustration absolue et dévastatrice de l'impact du réchauffement climatique (...) Une chose est très claire: ce qu'il s'est passé au Pakistan ne restera pas cantonné au Pakistan", a lancé Shehbaz Sharif.

Pour Shehbaz Sharif, "la définition même de la sécurité nationale a changé aujourd'hui et à moins que les dirigeants mondiaux ne s'unissent et n'agissent maintenant sur un programme minimal, il n'y aura plus de Terre pour y mener des guerres".

"La Nature va contre-attaquer et pour cela l'humanité n'est pas de taille", a prévenu le Premier ministre pakistanais dans un discours particulièrement sombre.

Plus de 1500 personnes, dont au moins 500 enfants, ont péri depuis juin dans ces inondations, selon des chiffres du gouvernement cités par l'ONU. Celles-ci sont causées par des pluies de mousson torrentielles, dont l'intensité est accrue par le réchauffement climatique, selon experts et responsables pakistanais. Elles ont recouvert un tiers du Pakistan - une zone de la taille du Royaume-Uni -, détruisant habitations, commerces, routes, ponts et récoltes agricoles.

"Carnage climatique"

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, en visite au Pakistan le 10 septembre, a déclaré n'avoir "jamais vu" une telle catastrophe climatique, qu'il a qualifiée de "carnage".

"J'ai vu de nombreux désastres humanitaires dans le monde, mais je n'ai jamais vu de carnage climatique de cette ampleur. Je n'ai simplement pas de mots pour décrire ce que j'ai vu aujourd'hui", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Le pays est particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Il figure en huitième position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch. En outre, la corruption et des programmes d'urbanisme mal établis ont conduit à la construction de milliers de bâtiments dans des zones inondables.

S.C avec AFP