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Mort du militant chinois des droits de l'homme Harry Wu

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Le militant chinois des droits de l'homme Harry Wu, qui fit campagne contre le système des camps de travail forcé en Chine après avoir lui-même été prisonnier politique du régime maoïste, est mort à l'âge de 79 ans, a annoncé sa fondation. Né en 1937, il est décédé mardi alors qu'il était en vacances avec des amis au Honduras, a rapporté la Laogai Research Foundation dans un communiqué.

Harry Wu avait créé cette organisation en 1992 pour étudier le "laogai", les camps de travail forcé chinois créés par Mao Tsé-Toung, et considérés comme l'équivalent du goulag soviétique. Il avait été condamné à 19 ans de détention alors qu'il était encore étudiant à l'université, pour avoir critiqué l'écrasement par l'URSS - alors alliée de la Chine - de l'insurrection en Hongrie en 1956. Libéré en 1979, Harry Wu s'est ensuite rendu aux Etats-Unis en 1985 "avec seulement 40 dollars en poche", selon sa fondation, et fait campagne contre le laogai, notamment devant le Congrès américain. En 1995, devenu entretemps citoyen américain, il est arrêté en Chine et accusé de "vol de secrets d'Etat" en raison de ses recherches sur les droits de l'homme. Il est condamné à 15 ans de prison mais est rapidement expulsé vers les Etats-Unis.

Auteur de nombreux livres, il a aussi créé le musée du laogai à Washington, en 2008, dédié aux victimes. Ces dernières années, la Chine a mené des réformes pénales, mais la fondation de Harry Wu assure que "la structure fondamentale du système du laogai reste intacte". Harry Wu avait également étendu sa lutte à d'autres violations des droits de l'homme, comme le prélèvement forcé d'organes et la politique de limitation des naissances en Chine. La presse chinoise n'évoque qu'à de rares reprises Harry Wu et n'a, sans surprise, pas fait état mercredi de sa mort.

la rédaction avec AFP