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Asie

Les Chinois en nombre lors de la semaine des primeurs à Bordeaux

Les Chinois sont venus en nombre cette semaine dans les châteaux du Bordelais pour les dégustations en primeurs du millésime 2010, confirmant leur engouement croissant pour les grands crus. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

Les Chinois sont venus en nombre cette semaine dans les châteaux du Bordelais pour les dégustations en primeurs du millésime 2010, confirmant leur engouement croissant pour les grands crus. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau - -

BORDEAUX (Reuters) - Les Chinois sont venus en nombre cette semaine dans les châteaux du Bordelais pour les dégustations en primeurs du millésime...

BORDEAUX (Reuters) - Les Chinois sont venus en nombre cette semaine dans les châteaux du Bordelais pour les dégustations en primeurs du millésime 2010, confirmant leur engouement croissant pour les grands crus.

Leur présence massive l'an passé avait déjà dopé l'ensemble de la filière dans une conjoncture morose, sauf pour les grands crus, mais l'exceptionnel millésime 2009 proposé à la dégustation pouvait expliquer le succès de cette année.

Pour la deuxième année consécutive, le millésime proposé est en effet de la race des seigneurs, plus classique que le précédent mais susceptible d'approcher ou de dépasser les prix records enregistrés l'an passé.

La campagne des primeurs, dégustations organisées chaque année à la même époque, permet aux acheteurs venus du monde entier de découvrir le dernier millésime en cours d'élevage.

A l'issue de cette semaine décisive, les journalistes spécialisés et les critiques du monde entier publieront leurs notes de dégustation, dont le fameux Robert Parker, un Américain qui fait la pluie et le beau temps à Bordeaux.

C'est à partir de là que s'établiront les prix de vente pour des vins qui seront ensuite achetés et payés à l'avance pour une livraison un an et demi plus tard.

Si les grands crus du bordelais ne connaissent pas la crise, la semaine des primeurs revêt cependant pour eux une grande importance en terme d'image, de valeur et de trésorerie.

UN MARCHÉ EN EXPLOSION

L'ouverture de nouveaux marchés comme celui de la Chine est appréciée dans la campagne girondine, à l'image de Sylvie Cazes, présidente de l'Union des grands crus de Bordeaux (UGCB) organisatrice de la manifestation et qui dirige Pichon-Longueville comtesse de Lalande, cru classé de Pauillac.

"Ils commencent à mieux connaître nos vins, ils viennent parfois pour la deuxième, voire la troisième fois pour quelques-uns. Ils viennent encore pour goûter, comprendre, s'approprier les spécificités bordelaises", dit-elle à Reuters.

La Chine est devenue en 2010 la deuxième destination des exportations de vins de Bordeaux, avec 229.000 hectolitres, derrière l'Allemagne (264 000 hl).

Mais le tandem Chine/Hong-Kong arrive désormais en tête, tant en volume (300.000 hl) qu'en valeur (415 millions d'euros, soit 27,5% du montant des exportations).

L'intérêt pour le haut de gamme s'est confirmé avec une hausse de 121% des exportations en valeur vers la Chine.

François Lévêque, l'un des grands courtiers de la place, en pleine dégustation au château Lapointe à Pomerol, constate que "les Chinois s'intéressent aux grands vins de Bordeaux mais n'ont pas encore trop l'habitude d'acheter en primeurs. Je pense qu'ils vont vite y venir quand ils voient un vin qui vaut 10 au départ et 20 à l'arrivée", ajoute-t-il

La présence chinoise l'an dernier avait eu pour effet de favoriser la spéculation à la hausse chez les grands négociants désireux d'alimenter dans les années à venir un marché demandeur tant en qualité qu'en quantité.

Claude Canellas, édité par Yves Clarisse