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Asie

Le Sri Lanka va interdire aux femmes d'être domestiques à l'étranger

Pour ce petit pays au sud de l'Inde, le travail à bas coût à l'étranger est une véritable manne financière.

Pour ce petit pays au sud de l'Inde, le travail à bas coût à l'étranger est une véritable manne financière. - -

L'exécution d'une jeune Sri-Lankaise accusée de meurtre en Arabie saoudite avait causé une vive émotion dans son pays d'origine.

C'est une forme de discrimination peu commune : le Sri Lanka a annoncé son intention d'interdire aux femmes de tous âges de partir travailler à l'étranger pour occuper des postes de domestiques. L'exécution de Rizana Nafeek, jeune Sri-Lankaise condamnée à mort et décapitée le 9 janvier à Ryad pour le meurtre d'un bébé de son employeur saoudien, est à l'origine de ce projet d'interdiction.

Le ministre de l'Information, Keheliya Rambukwella, a annoncé jeudi que les femmes âgées de moins de 25 ans n'auraient plus le droit de partir travailler en Arabie saoudite comme employées de maison.

Le ministre n'a toutefois pas précisé la date de mise en application de cette mesure mais il a indiqué que les autorités avaient commencé à décourager les femmes de se rendre au Proche-Orient, en particulier en Arabie saoudite où la plupart des domestiques sont payées moins de 300 dollars par mois.

Près de 1,7 million de Sri-Lankais sont employés à l'étranger

La décapitation de Rizana Nafeek a suscité des réactions indignées dans le monde, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, ayant notamment souligné que la domestique était "probablement mineure au moment du crime". Ryad assure de son côté que selon son passeport, elle était âgée de 21 ans. Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies a aussi fait part de sa consternation.

Le président du Sri Lanka Mahinda Rajapaksa avait écrit le 6 janvier au roi Abdallah d'Arabie saoudite pour plaider la cause de la domestique et demander un accord à l'amiable avec la famille de la victime.

Près de 1,7 million de Sri-Lankais sont employés à l'étranger et les six milliards de dollars qu'ils ont envoyés chez eux l'an dernier constituent une ressource cruciale en devises étrangères pour le gouvernement.